Les
Arts Martiaux à Mains Nues
par frère Mystik
Martial Adjectif
Qui manifeste
des dispositions combatives, belliqueuses.
Les corps des
êtres vivants, animaux, humanoïdes[I]
et autres, sont des sortes de machines complexes, avec leurs axes, leurs
poutres, leurs cordes et leurs poulies. Comme toutes les machines, ils peuvent
se briser s’ils sont contraints de fonctionner contre leur nature. Le coude est
mobile dans toutes les directions, sauf une : si l’on fait pression sur
l’articulation dans le sens où elle ne peut se déplacer, elle se bloque et peut
se briser. L’Art du Combat consiste à utiliser ce complexe mécanique contre
lui-même. Vous pouvez ainsi léser le système principal en frappant un muscle ou
un nerf, bloquer une articulation, perturber l’équilibre du système et le
réduire ainsi à l’impuissance. Une forme de pensée, née le jour où pour la
première fois un humanoïde fit volontairement trébucher quelqu’un d’autre, est
devenue, avec le temps, une puissante combinaison de disciplines
intellectuelles et physiques, comparables à celles du Musicien ou du Danseur.
Les éléments qui
constituent un Art Martial se sont agglutinés progressivement les uns aux
autres, depuis la formation des premières civilisations[II],
qu’elles soient Acmènes, Elfes, Humaines ou même Orcques... Les enfants (surtout
Humains, Orcs, Acmènes et Nains), savent d’instinct donner des coups de pieds,
faire un croche-pied, égratigner, mordre, tirer poils et cheveux, pousser et
tirer. D’autre techniques plus évoluées s’apprennent, les coups de poing ou de
tête par exemple. Les clés[III],
les prises[IV],
les projections[V]
et les techniques offensives ou défensives des Arts Martiaux à
Mains Nues appartiennent à un tout autre ordre de complexité.
Il est des races
qui ont su développer plus rapidement les Arts Martiaux à Mains Nues, il s’agit
évidemment de celles où les individus bénéficient naturellement de force et
-surtout- de dextérité supérieures à la moyenne. Ainsi les Humains à la peau
Jaune des Terres de l’Est-Est-Sud sont parvenus à diversifier l’Art du Combat à
Mains Nues en plusieurs disciplines distinctes. Dans ces peuplades, on ne se
bat pas forcément pour se défendre, ou pour attaquer, mais surtout pour
développer la maîtrise de soi, pour pousser son corps à ses limites physiques
les plus extrêmes : poids, souplesse, force, agilité, endurance, etc. On
compte ainsi des Arts Martiaux spécialisés dans la Méditation[VI],
dans le Lancer (Fléchettes, Shurikens[VII]),
dans l’Equilibre, dans la Défense, dans le Camouflage et même dans
l’Assassinat.
Contrairement au
stéréotypes les plus répandus, la classe possédant la plus grande maîtrise des
Arts Martiaux à Mains Nues n’est pas celle des Guerriers, ni Paladins[VIII],
ni Barbares[1]. C’est en
fait les Moines[IX] qui
excellent dans ce genre de combat dépourvu d’armes. La précision
« dépourvu d’armes » doit cependant être relativisée. En effet, ils
ne considèrent pas comme arme tout objet ayant une autre utilité. Ainsi un Bâton
de marche, qu’il soit en bois ou quelques fois en métal, pourra s’avérer au
moins aussi utile qu’une épée lors d’un affrontement -si son possesseur sait
l’utiliser de façon adéquate-. Une Dague[X]
de Cérémonie ne différera pas de son homologue de jet et infligera autant de
dégât à un adversaire si elle se plante dans un des point vitaux. Les Shurikens
sont un outil de concentration dans certaines cultures Humaines, les cibles
sont généralement en paille ou en bois, mais si les circonstances l’exigent une
cible vivante peut parfaitement convenir… Et enfin, explication un peu plus
tirée par les cheveux, les Moines, généralement altruistes, pourront aussi bien
employer un Nunchaku[XI]
pour aider des paysans pendant la récolte du blé, que pour briser les os d’un
indésirable. Mais un Moine n’utilisera ces armes qu’en cas de nécessité, s’il
sent qu’il peut mettre hors d’état de nuire son adversaire sans avoir à user de
celles-ci, il n’y aura pas recours.
La Voie du
Combattant à Mains Nues repose sur une seule règle : le devoir. Il faut
accomplir son devoir, quel qu’il soit, en protégeant ses amis, son clan, ses
valeur et son honneur. Pour être un bon combattant, il faut donc tout le temps
être prêt à défendre les siens. Cette exigence constante entraîne
nécessairement une grande force de caractère, il faut un grand détachement par
rapport aux choses de la vie et tendre à être en accord parfait avec la nature,
la vie et soi-même. Les Moines, par exemple, pratiquent la méditation et
s’entraînent à voir par delà les apparences.
En conclusion,
l’Art Martial à Mains Nues est loin d’être seulement un Art de Combat, mais
c’est aussi tout un Art de Vie, et une Philosophie[XII]
de tous les jours.
S’il est une
phrase –dont j’ai honteusement oublié l’auteur- que je prend plaisir à citer
pour mettre un point à cet écrit, c’est celle ci :
« Il n’est que trois
êtres respectables : le Poète, le Moine et le Guerrier. Créer, Savoir
et Détruire. »
[I] personnage
présentant des ressemblances avec les Humains : Elfe, Acmène, Nain,
Farfadet, Orc, etc.
[II] ensemble des
caractéristiques sociales (religieuses, morales, esthétiques, techniques,...)
communes à une société ou à un groupe de sociétés
[III] prise de
combat, immobilisant l’adversaire en concentrant la douleur dans une partie
spécifique de son corps
[IV] action ou
manière de saisir, de prendre l’adversaire
[V] action de
projeter l’adversaire
[VI] oraison
mentale, réflexion profonde
[VII] arme de jet en
métal et en forme d’étoile, dont le nombre de branches varie, et dont chaque
extrémité est aiguisée
[VIII] chevalier errant,
représentant son Ordre de par le monde
[IX] membre d'un
ordre religieux, vivant généralement en communauté
[X] poignard de
bonne taille se portant à la ceinture
[XI] arme en forme
de fléau
[XII] science étudiant
les principes et les causes, les fondements des valeurs mortelles au niveau le
plus général