Suivez-nous dans notre voyage dans les profondeurs mystérieuses de notre région...


Arrivé non pas en retard mais presque, comme à son habitude, Francil salua avec jovialité ses nouveaux amis de toutes races. Il y avait là dans cette grotte des Acmènes de fière posture à la musculature développée -ou plutôt avantageuse- semblant perdus dans leurs pensées. Bergha se tenait fièrement devant l'entrée de la grotte, considérant cette dernière avec une détermination sans faille et je crus déceler chez elle un brin de curiosité. Caïm, lui, massif et impressionnant, promenait son regard en un lent va-et-vient entre l'entrée de la grotte, la forêt (en quête des derniers arrivants) et sa compatriote, plus séduisante que jamais faut-il le préciser.

Les Farfadets discutaient joyeusement, comme toujours. Berthold allait et venait tranquillement, toujours affairé comme de guise. Un curieux animal que Francil n'osait appeler Ouki étant donné ses connaissances encore basiques en termes de faune acménienne trottinait avec un petit air effarouché autour des courtes (mais ô combien laborieuses à la tâche!) jambes du respecté Doyen de l'Université Invisible. Il griffonnait quelques notes qui enrichiraient dans un futur proche, Francil le savait, la bibliothèque de l'UI, qui d'ailleurs n'attend que cela. Malvoört, pilier essentiel de l'expédition, trépignait d'impatience, ou du moins n'arrivait plus à cacher son enthousiasme... Il vérifiait une dernière fois son équipement et sur son visage sembla se figer une expression de satisfaction. Il s'appuyait sur un bâton et était chaudement vêtu. Il ne craindra pas le froid.

A deux pas de là se tenaient deux Elfes, resplendissants. Ils étaient Prêtres de Galadriel, grande Déesse Elfe à qui et malgré sa bonté célèbre et sa beauté Francil préférait quand même Xzar, Dieu des Vents qui l'avait toujours bien gardé sous son aile protectrice jusqu'à présent. Francil, comme pour se donner du courage souleva un pan de sa robe d'étudiant pour découvrir la garde argentée de Briseburne, épée longue qui n'avait pas échappé à la manie qu'ont les Elfes de donner nom à leur lame. Il reprit son observation des nobles Elfes. Nathanaël, un Elfe de parole et de coeur était là au sein de la compagnie. Quelque chose en lui persuadait que, bien qu'il soit discret, chacun pourrait compter sur lui en toute circonstance. Il portait de plus une magnifique lame, ce qui serait utile. (par les temps qui courent...) Le sage Eorn aux contes envoûtants resplendissait par ses atours et un simple regard vers lui rassurait et faisait oublier les difficultés à venir.

Tout ce monde, une joyeuse compagnie ma foi!, allait tôt ou tard, suivant l'arrivée des retardataires, entamer une aventure qu'il n'oublierait pas de sitôt. Francil prit la ferme résolution de rapporter dans les moindres détails cette expédition en Terra Incognita.

Passée l'excitation de la découverte, les préparatifs interminables, nous nous décidâmes à partir... sans Quickstep qui n'aura pas réussi à trouver l'entrée de la grotte malgré nos explications... Les animaux sentent notre tension : ainsi l'Ouki et l'Apic rejoignent leur maîtres. Une discussion s'engage : si l'ordre de passage est à peu près clair, nous ne savons pas si nous devons ou non nous encorder : décision est prise de laisser tomber pour l'instant. Le trou est bien petit et il vaudrait peut-être mieux ne pas se sentir gêné...

Nous sommes le petit matin, le soleil se lève, et nous nous décidons à passer dans ce trou, à jouer les spéléologues amateurs en quête d'aventure. Caïm de toute sa prestance passe en premier : peu rassuré malgré sa puissance, il pénètre à grande difficulté dans le trou. Maudissant pour une fois sa taille imposante, il manque d'aisance dans ce petit réduit. Nous retenons notre souffle, lui aussi pour pouvoir passer. La première tentative est un échec : il doit abandonner son matériel pour avancer. Ce qu'il fait...bien que se sentant nu sans son épée.

Une voix étouffée nous parvient, nous faisant sursauter : "..ouvez...ir!". Bergha s'engage à son tour, plus à son aise. Suivront Eorn, Malvoört, Berthold, Francil, Nathanaël et Erwan. Seuls les animaux familiers seront réticents... mais entre suivre son maître et ne plus le voir les bébêtes ont choisi elles aussi l'aventure. Le passage est assez étroit au début, et nous devons nous entraider. Ce qui se fait sans problème majeur puisque très vite le passage s'agrandit. Nous voilà dans une espèce de grotte, un couloir très humide...

Nous avons foulé petit a petit les grands couloirs qui s'offrent à nous. Parfois caillouteux, souvent glissant, le sol résonne sous nos pas. Les uns après les autres nous fûmes émerveillé par le spectacle majestueux des stalactites et stalagmites, spectacle à peine troublé par des gouttes d'eau qui s'écrasent mollement sur des rochers lisses et humides. Séduits, nous abandonnâmes notre vigilance, déformant peu à peu la file indienne. Eorn essaya pourtant de nous rappeler à la raison, mais nous étions sous le charme.

Chemin faisant, nous prenons le temps de discuter. Caïm et Erwan assaillent Bergha de remarques concupiscentes, pendant que Francil et Nathanaël apprécient la magie ambiante. Malvoört quant à lui n'arrête d'aller et venir, prélevant des échantillons, effectuant quelques croquis, manifestement satisfait et passionné. L'Ouki découvre lui aussi, évitant de passer à proximité des grands Acmènes.

C'est alors que nous arrivâmes devant ce lac, qui nous laissa perplexe. L'eau était bien calme, et rien ne nous laissait penser que ses fonds étaient habités. Mais la prudence étant de rigueur nous nous décidâmes à désigner Francil comme testeur. Celui-ci hésita, acceptant sa tâche avec résignation. Il s'harnache, avance avec prudence, se retournant maintes fois vers Caïm, Bergha et Berthold pour voir s'ils sont prêts a tirer en cas de danger. Francil a bien pris une pierre dans la main avec la forte envie de la lancer, mais il se retient, sondant le fond du lac. Eorn et Malvoört guettent le moindre mouvement...Pendant ce temps Erwan et Nathanaël surveillent nos arrières.

Francil s'habitue peu à peu à la température de l'eau. Il avance, épée à la main, tâtant le sol de son pied. Seuls ses mouvements viennent troubler la quiétude de l'endroit et la surface de l'eau. Soudainement un cri aigu nous fait tous sursauter. Immédiatement, la corde se tend et Francil est tiré par les bras vigoureux de ceux qui l'assurent sur la rive. Eorn et Malvoört se sont retournés pour faire face à l'origine du bruit... C'est Erwan qu'il faut blâmer : ce dernier a malencontreusement écrasé une patte de l'Ouki...

L'exploration reprend après quelques rires nerveux, sauf de Francil qui est trempé... et gelé ! Très vite il arrive en bout de corde... et le lac semble se poursuivre le long des couloirs. Il semble laborieux d'essayer d'avancer de points d'attache en points d'attache. Nous décidons alors de nous passer de cette exploration méthodique pour avancer, pieds dans l'eau. L'Ouki, peu rassuré, se juche sur les épaules de Berthold pendant que l'apic survole la zone...

Nous reprenons notre progression, prudente, armes en mains...

La progression dans le lac s'est donc bien passée, a ceci près que nous avons froid, bien froid même.Francil trempe des pieds à la tête a du mal a se réchauffer malgré la marche et craint fortement le prochain arrêt... Malgré tout, le spectacle qui nous entoure ne cesse de nous charmer. En sortant du lac, Malvoört jette un oeil sur le sol environnant, à la recherche de pas éventuels. Quelques traces attirent son attention mais il est bien incapable de savoir de quoi il s'agit. Appelant Nathanaël et Bergha à sa rescousse, il attend les conclusions de l'observation : celles-ci sont sans appel, des pieds ont foulé ce sol récemment, des personnes sans doute, deux peut-être trois. Cette découverte relance notre inquiétude : il pourrait s'agir de personnes venant d'Acménia, ou d'autres personnes ? En effet nous n'avions pas eu de traces visibles précédemment, le sol étant trop sec.

La progression reprend donc avec une petite inquiétude, dans l'ordre habituel. Les épées ont été tirées de leur fourreau, et Caïm en tête avance avec prudence. Le terrain difficile nous a ralenti, mais nous sommes arrivés devant un gouffre. L'observation des pas a été rendue difficile mais Bergha est formelle sur le fait que des pas sont visibles autour de cette sorte de puits.

Les commentaires vont bon train autour du gouffre sans fond. Celui-ci a l'air assez profond, bien que la luminosité nous empêche d'estimer sa taille. Une hypothèse au moins : nos cordes seront sans doute trop petites. L'inactivité aidant, le froid se fait sentir. Nos habits, tuniques sont mouillés à cause de notre déplacement dans l'eau et Francil a froid. Il récupère les quelques couvertures de ceux qui ont pensé à en emmener et nous décidons de faire une pause avant d'entreprendre la descente. Notre vigilance est accrue, mais aucun bruit ne vient interrompre la mastication réconfortante!

Paquetage prêt, nous reprenons notre activité. Eorn prend une torche, l'allume, et la lance dans le vide : celle-ci illumine l'air, la paroi sur laquelle elle rebondit, ce qui nous permet d'entrevoir une roche irrégulière, dont l'escalade nous semble faisable... Mais la lumière s'estompe lentement au fur et a mesure de la descente de la torche : une petite dizaine de secondes se seront écoulées.

Décision est prise de nous lancer avec Malvoört en tête : volontaire mais peu rassuré. Il entreprend la descente après avoir contrôlé qu'une corde était bien attachée à une concrétion et que Caïm et Bergha étaient sûrs de leur assurance. Chacun retient son souffle... Pour Malvoört, pas trop de difficultés : son problème est de trouver une plate-forme sur laquelle faire une pause et pouvoir faire descendre ses compagnons. Et ça ce n'est pas facile... Il décide de fonctionner par paliers et remonte pour expliquer la manoeuvre. Les zones plates et sans danger sont trop étroites : nous devrons donc nous relayer et descendre avec deux cordes, deux ateliers, deux assurances, au moins. Pour récupérer la corde le dernier descendra en étant assuré par ceux d'en bas : attention aux chutes...

Les manoeuvres sont longues, fatigantes, mais nous prenons confiance au fur et à mesure. Cela dit aucun de nous n'a une réelle expérience de ces acrobaties aériennes, mais nous faisons attention, très attention. Ce qui n'empêche pas quelques menues frayeurs. Est-ce la fatigue, l'inattention ? Après une cinquantaine de mètres de descente c'est Bergha qui est la dernière à rejoindre le palier. Elle est assurée par Caïm, lui-même accroché à un bout de roche. Une main hésitante, un bout de roche qui se dérobe sous son poids et c'est la chute alors qu'il lui reste cinq mètres à accomplir... Elle a juste la salutaire présence d'esprit de crier "sec!" : Caïm se tend, rejoint par Francil qui saute sur la corde. Bergha essaie de s'agripper, mais elle a pris de la vitesse... elle sent la corde qui la retient se tendre... et la voilà projetée contre la paroi, ses bras ayant juste le temps d'essayer d'amortir un choc plutôt violent. L'effort de Caïm et Francil est intense, mais ils tiennent bon... chacun a le souffle coupe, des coeurs se brisent le temps d'un éclair... mais la corde tendue est insensible, de mauvaise qualité sans doute, et s'étire. Le claquement du chanvre nous rend à la triste réalité. Heureusement Bergha consciente s'est agrippée a une prise solide, un bras en sang.

"Ça va" lâche-t-elle miraculée, réussissant à se hisser jusqu'à la plate forme où Eorn l'accueille pour lui prodiguer les premiers soins. Quelques contusions en plus d'une bonne plaie sur le bras droit sont le résultat de ce saut de l'ange inattendu.Mais nous sommes tous rassurés, le coeur battant. La corde a souffert, mais elle est encore en un seul morceau.

La descente reprend avec une attention redoublée, avec des paliers plus courts qui n'empêchent pas de nouvelles frayeurs sans gravité heureusement. Nous nous relayons aux postes de dernier descendeur. Bergha ne montre aucune souffrance, ce qui augmente notre admiration. Le fond du gouffre se rapproche, et un bruit sourd nous accompagne : il s'agit d'une chute d'eau gigantesque.

Peu avant d'arriver, l'oeil perçant d'Erwan nous désigne deux formes sur le sol. Nous les observons : elles sont inertes... Très vite ce que nous comprenons nous glace les sangs et Bergha en devient livide. Deux alpinistes malchanceux ont eu moins d'adresse que nous. Nous les rejoignons assez vite : ils sont fraîchement morts et en très mauvais état. Une fouille rapide nous fait constater qu'ils ont sans doute été déjà fouillés... Nous les reconnaissons cependant : il s'agit de Talgorn et Soturb, des Acmènes.

Le sort des Acmènes nous a tous touchés... mis mal à l'aise. Par égards pour leurs corps et leurs âmes, décision est prise de leur donner une sépulture. Pendant qu'Eorn, Malvoört, Berthold et Francil rassemblent des pierres puisqu'il est inutile d'espérer creuser, Bergha, Caïm et Nathanaël cherchent d'éventuelles traces. Erwan quant à lui veille... Ce qui semble clair c'est que les Acmènes n'ont pas été traînés. Ils gisent dans leur sang à peine sec, dépouillés de leurs éventuelles possessions.

Pour Bergha et Nathanaël il parait clair que deux créatures au moins sont encore en vie, mais leurs traces se limitent à une zone qui pourrait être celle d'un bivouac. Pendant que tous s'affairent, à peine rassurés par les paroles d'Eorn, Caïm est songeur, sur le qui-vive. Il suggère quelques consignes à Erwan et se tapit dans l'ombre, scrutant le danger, son épée à la main. Seules les paroles douces de Bergha le réconforte. D'ailleurs il s'applique à l'aider dans la guérison de ses plaies et contusions, rejoint par Eorn dont les soins sont appliqués, méthodiques.

Dans le silence qui règne... et les éternuements de Francil... nous rendons un dernier hommage aux morts. Les compagnons de Galadriel s'unissent dans une prière commune, les autres se recueillent dans leurs croyances. Tour à tour nous passons devant la sépulture de fortune, assumant à tour de rôle une garde vigilante, au cas où...

Après une légère collation et quelques gorgées de l'eau glacée de la cascade nous repartons. C'est un passage à droite de la cascade qui nous attire tout d'abord... sans doute parce qu'une impression de souffle un peu plus chaud s'en dégage. Les couloirs que nous découvrons nous surprennent : ils sont a priori totalement naturels, mais ont l'air tellement bien façonnés... A croire que mère nature fait bien les choses.. s'il s'agit de mère nature! La prudence est extrême, de crainte de rencontrer quelque chose d'hostile.

Très vite nous débouchons dans une immense caverne aux multiples entrées et sorties. En descendant en bas de la caverne, nous remarquons que la température de l'eau a changé. Elle est maintenant presque tiède.. ce qui nous pousse à continuer dans une cavité qui débouche sur un bassin d'eau calme. Entre le couloir de droite et celui de gauche nous optons pour la droite et continuons dans un dédale à l'architecture encore nouvelle. La température a bien augmenté, et nous nous sentons moites... ce qui n'arrange pas Francil qui a du mal à supporter cette impression de chaud/froid, de frissons... C'est en continuant que nous découvrons la lave! Ce spectacle rougeoyant est saisissant!

Mais cette brève découverte nous suffit pour l'instant. Francil suggère de profiter de la chaleur dégagée pour faire sécher nos vêtements, et les siens en particuliers... ce qui est chose faite en quelques minutes. Puis se pose la question de la suite de la progression.

Après un rapide conciliabule nous décidâmes de rebrousser chemin, de retourner à la cascade et d'explorer la voie de gauche. Empruntant le chemin désormais connu nous ne cédons pas à l'imprudence. Dans l'ordre habituel nous progressons, attentifs aux bruits étranges... L'Ouki est finalement d'une bonne aide : il est lui aussi attentif à ce qu'il découvre, et son ouïe est très développée. Berthold réagit donc en fonction de son animal, et aucun bruit inhabituel ne semble le gêner.

La voie de gauche est beaucoup plus froide. Nos habits étant secs nous sommes désormais mieux préparés, en dehors de Francil qui se sent malade. Notre progression se fait toujours avec prudence et assurance...bien que nous soyons plutôt surpris lorsque une vive lumière se fait visible... C'est une sorte de monolithe brillant, une grosse pierre extraordinaire !

Nul ne doute d'ailleurs que la chose est étrange... en témoignent les ballets incessants de l'apic et le comportement de l'Ouki. Néanmoins nous nous rapprochons de cette pierre qui dégage une lumière vive et froide. Là encore l'attitude à adopter est âprement discutée. Une dispute éclate même... Finalement, Erwan et Nathanaël se placent dans un coin de la pièce pendant que Caïm et Bergha se postent dans le couloir que nous venons d'emprunter. Les autres se mettent en demi-cercle autour du monolithe et tentent une étrange méditation. Ce que chacun semble ressentir est un mélange de déception et d'espoir : s'il y a quelque chose à faire, nous ne savons pas comment nous y prendre. Après plus d'une heure de silence méditatif, nous décidons de nous approcher de la pierre. Les doigts se font hésitants : que va-t-il se passer lorsque la peau entrera en contact?

Nous essayons avec un bout de torche... rien de particulier. Puis Eorn approche un doigt : la pierre est froide, mais il ressent comme un fluide, qui avec la lumière se propage sur son doigt, sa main, qu'il retire vivement. Ses compagnons le regardent, il est bien vivant. "Ça fait semble faire du bien" dit-il. Berthold à son tour pose sa main... Il ressent de la chaleur dans son corps. Puis c'est le tour de Francil : son mal de crâne disparaît et son nez arrête de couler. Un peu plus loin les quatre guetteurs assistent a la scène, avec la seule impression que l'intensité de la lumière a baissé. Bergha à son tour pose la main sur le monolithe : comme par magie (!) ses plaies se referment et ses contusions disparaissent, en même temps que l'intensité lumineuse décroît.

Nous sommes tous dans cette pièce étrange. Il n'y a pas apparemment de traces alentours. Difficile d'évaluer le temps passé devant ce mystérieux pic lumineux, mais nous sommes physiquement en bon état, bien qu'ayant faim et sommeil. Un peu las de tant d'actions et de nouveautés nous optons finalement pour un peu de repos. Un bivouac est installé près du monolithe et nous tentons de dormir malgré la lumière vive et froide qui se dégage de la pierre. Les tours de garde se passent sans problème ou frayeur, d'autant mieux que Francil et Berthold se sont assoupis pendant leur veille... Ainsi Caïm et Bergha prennent leur tour un peu plus tard que prévu, achevant d'ailleurs la garde. Seules les pierres présentes pourraient témoigner de ce qu'ils ont pu se dire, mais l'un et l'autre auraient presque apprécié de veiller toute la nuit...

Difficile en fait de parler de "nuit" ou de "jour". Quoi qu'il en soit nous décidons de repartir après une collation sommaire. Pendant que certains s'inquiètent du nombre de torches restant et de leur état, Eorn s'agenouille devant le monolithe et psalmodie avec ferveur avant de se recueillir dans le silence. Bergha quant à elle confirme qu'aucune trace n'a été laisse dans la pièce avant nous. Enfin c'est le nouveau départ, la découverte de magnifiques salles aux roches changeantes. Puis nous arrivons près d'un passage de mousse... Une inspection minutieuse révèle que ce passage a été emprunté : serions-nous sur une piste? Il sera difficile d'avancer de front dans ce passage, qui semble se rétrécir d'ailleurs vu la réflexion de la lumière de nos torches sur la paroi aux reflets verts et humides. Caïm s'engage en premier, épée en avant. Très vite il doit pousser son épée vers l'avant, sondant au passage la mousse par crainte qu'elle ne masque un trou. Sa progression dans ce tunnel comme la notre est difficile, et l'Ouki tourne sur lui même, inquiet. Mais Caïm en tête ne voit rien, n'entend rien d'inquiétant et poursuit avec prudence. Le petit tunnel s'allonge de nouveau pour aboutir dans une salle aux petites dimensions, mais ou presque tous peuvent tenir debout. Nous rejoignons Caïm dans l'ordre habituel...

Une nouvelle inspection montre que le sol a été foule récemment... Le nouveau spectacle humide qui s'offre à nous est une pure merveille... Les apprentis herboristes et guérisseurs sont excités à la vue des différentes espèces végétales inconnues... Malvoört, Eorn et Berthold prélèvent au passage des échantillons, pendant que les autres compagnons examinent les différents recoins à la lumière de leur torche : mousses, champignons sont ainsi récupérés, ainsi que quelques boules blanchâtres qui s'avèrent être des cristaux de sel. Mais c'est l'attitude de l'Ouki qui inquiète les aventuriers, car plus vous avancez, plus il s'agite, trouvant parfois refuge dans les bras de son maître...

Arrivés dans la salle soutenue par une colonne, nous avons décidé d'aller tout droit... Erreur ou destin, penseront plus tard certains d'entre nous... Quoi qu'il en soit nous avons continué d'avancer avec prudence, Caïm toujours en tête épée a la main. La suite est un cauchemar... Arrivés dans cette grande salle, une sourde appréhension nous envahit. Dans leurs recherches, Berthold, Eorn et Malvoört ont découvert une créature dont l'existence n'était jusqu'alors effective que dans les légendes : un nain. Celui-ci est mal en point, très mal en point, et il n'a même pas la force d'être surpris. Il a prononcé son nom : "Kalta".

Caïm et Bergha ont poursuivi en avant, précédés par Nathanaël, poussés par leur instinct, alors qu'Erwan et Francil surveillaient nos arrières. Le premier groupe fut surpris par sa découverte : un corps gisant et une araignée monstrueuse, rapide... Ils ont juste eu le temps de crier d'effroi, de blêmir et de comprendre que le combat serait inévitable.

Notre surprise est plus grande que celle de l'araignée gigantesque qui se déploie prête à l'affrontement. Elle est hideuse et de taille impressionnante. Nos estomacs se nouent et chacun d'entre nous découvre ce qu'est la peur de mourir en laissant échapper un cri de terreur... Mais peut-être est-elle hésitante sur sa première proie, car elle nous laisse une initiative bienvenue. Nathanaël se jette courageusement à l'assaut de front, le coeur pourtant serré. Pendant que Caïm et Bergha en profitent pour se déployer sur les flancs. Caïm et Nathanaël ont chacun une torche dans une main, une épée dans l'autre... Nathanael se jette avec hargne vers la tête de l'animal, jetant un cri pour se donner du courage. Sa lame ripe sur la carapace, mais vient s'enfoncer profondément dans le cou ce qui provoque un recul de surprise de la bête. Un liquide jaunâtre malodorant s'échappe de la plaie...

Pendant ce temps Bergha et Caïm ont lance leur épée sur les côtés de l'arachnoïde, essayant de lui couper une patte. Malgré toute sa volonté Bergha ne réussit pas à percer l'épaisse peau velue, alors que Caïm enfonce avec force et vigueur son épée dans une articulation. Le monstre recule légèrement, ouvre une gueule béante qui dévoile des sortes de dents acérées, qu'elle jette vers Nathanaël. Celui-ci a le réflexe de se protéger avec la flamme de sa torche ce qui retient l'animal, pour cette fois... le bâton enflamme lui échappe cependant des mains sous le choc.

La bestiole a l'air rapide. A priori, sa taille lui empêche d'aller au-delà du passage qui nous a amené vers elle. L'araignée est surprise de notre attaque et des douleurs qui lui sont infligées. Elle effectue un mouvement de recul qui lui permet de déployer toute sa taille, de nous montrer son corps velu, ses pattes acérées pleines de crochets... Vue comme ça elle nous parait encore plus impressionnante, encore plus inquiétante... Une question nous traverse l'esprit : serez nous capable de l'abattre à trois ?...

Son mouvement nous laissant encore l'initiative, nous essayons de redoubler de coups pour traverser sa carapace. Caïm et Bergha chacun de leurs côtés frappent la bête avec entrain... sans réussir a percer l'immonde animal... pendant que Nathanaël profite du recul pour se dégager de la trajectoire de l'hideuse tête. Il assène au passage un grand coup en essayant de rééditer son entaille précédente... et voit la lame de son épée se briser net dans le choc.

Mais la bête est vive, très vive! Sa rapidité nous surprend. D'un mouvement tournant elle envoie une patte qui fauche Caïm dans sa fureur, lui déchirant la cuisse profondément. L'Acmène réussit par une roulade à se retrouver en position d'action : il retient sa douleur, mais sa fureur grandit alors que personne ne peut voir dans l'obscurité que ses yeux ont changé de forme. Il réussit cependant à se contrôler et à rester maître de ses actes. Nathanaël a moins de chance : plus frêle, il reçoit un violent coup de tête qui l'envoie avec violence contre la paroi. Il s'effondre, inconscient.

Bergha a elle réussi a éviter un coup de patte dans le mouvement tournant. Elle a tourné la tête et aperçu Nathanaël tomber, et Erwan arriver derrière. Nathanaël est tombé, mais malgré la peur qui nous envahit et un terrible sentiment d'impuissance nous poursuivons le terrible corps-à-corps. Après avoir crié "Francil!", Erwan s'est approché de la bête et a récupéré la torche qu'un coup porté à Nathanaël avait fait valser. Restant à distance raisonnable pour éviter un coup, il essaie de détourner l'attention de l'immonde créature... Inutile d'espérer traîner Nathanaël tout seul vu sa proximité avec l'araignée.

Pendant ce temps, Caïm et Bergha continuent leur lutte, chacun d'un côté... Reculant d'un pas, le fier Acmène décide de planter son épée juste à côté d'une articulation, pensant que par là, la carapace peut être transpercée... Bien que ne réussissant pas à planter la pointe de son épée là où il le souhaite, il parvient tout de même à percer l'épais cuir de l'araignée et s'apprête a enfoncer sa lame jusqu'à la garde... Mais un nouveau mouvement tournant extrêmement violent le déséquilibre une nouvelle fois, et une patte terriblement puissante et pointue vient lui transpercer la poitrine et le cloue au mur.

Il s'effondre.

Bergha qui n'a rien vu de là où elle se trouve essaie elle aussi de trouver un point plus faible. Elle pousse un cri de courage et se lance, pointe de l'épée en avant. La lame plie d'abord légèrement sous l'impact, trouve une faille et pénètre profondément dans les entrailles de l'araignée qui, affolée, pousse un hurlement qui nous emplit d'effroi. Un liquide jaunâtre et nauséabond commence à s'écouler de la plaie... Bergha enfonce sa lame avec rage et encore plus profondément, puis la retire violemment... La bête recule en vacillant, la lumière rouge et vive de ses yeux semblant s'éteindre : elle a manifestement reçu une blessure presque mortelle, presque seulement...

Francil qui arrive à l'appel d'Erwan découvre une bête qui recule devant l'assaut. Bergha seule aux côtés du monstre velu savoure son coup : "On va l'avoir Caïm !... Caïm ? Caïm ?!..."

Après que Bergha se soit retournée pour regarder ses compagnons, elle aperçoit, impuissante, le corps de Caïm qui gît ensanglanté sur la pierre. Elle sent toute la rage ancestrale des Acmènes la submergeant et se retourne vers Erwan et Francil pour savoir si ils la suivraient, ils la regardent avec un hochement de tête. Haro sur le monstre ! Caïm et Nathanaël sont a terre, inconscients. Francil a réussi à les mettre hors de portée de l'araignée, mais le danger demeure. Le terrain n'est pas à notre avantage, et nos meilleurs combattants ont déjà échoué. L'araignée est certes blessée, mais cela ne semble lui donner que plus de fureur.

Erwan et Bergha, seuls en lice, tentent le tout pour le tout. Erwan à l'initiative, vise la tête, s'avance... et trébuche juste devant la bestiole ! Il voit les deux yeux rouges et les mandibules s'agiter bien plus près qu'il ne l'avait souhaité... Vision de cauchemar, soudain perturbée par une lame de métal.

C'est l'épée de Bergha ! Profitant de la distraction occasionnée par la chute de son compagnon, elle a pu frapper juste et bien. L'araignée se cabre, recule et tombe mollement, comme si ses pattes l'avaient lâchée. Elle n'a pas l'air totalement morte mais il ne reste plus qu'à l'achever.

Ceci fait, Francil, Bergha et Erwan hurlent de triomphe. Ils se laissent choir par terre pour reprendre un peu leurs esprits. Erwan se dirige dans le passage que la chute de la bête a laissé entrevoir. Il y découvre, après avoir fouillé sommairement, une épée et quelques cybors qu'il partagera avec ses compagnons plus tard. Il découvre deux cadavres, dont un qu'il croit être Molvin, ce regretté Farfadet Acménien. Il entend soudain un appel de Bergha et revient vite sur ses pas pour découvrir la triste vérité. Nathan est étendu près de Francil qui l'examine : aucune plaie, sûrement une perte de conscience. Caïm, lui, n'a pas eu cette chance, sa tête reposant sur les genoux d'une Bergha qui a les larmes aux yeux. Elle regarde la plaie qui lui semble immense, qui le transperce de part et d'autre de la poitrine.

Francil et Erwan vont chercher Eorn et les autres pour déterminer si on peut transporter les blessés au monolithe ou s'il faut les soigner sur place. Donc, Francil et Erwan s'élancent à travers les passages à la recherche du reste du groupe. Bergha est restée seule avec les blessés, elle prie Galadriel dans son infinie bonté de sauver la vie de ses amis.

Eorn, Malvoört, Berthold et Kalta virent Francil et Erwan arriver en trombe dans la pièce... Leur visage en disait long, Eorn comprit qu'on avait besoin de lui, il se leva : "Malvoört, Berthold, continuez à tenir compagnie à notre nouvel ami Kalta, prenez-en soin... je pense qu'il est sauvé.." "Erwan, je préférerais que vous restiez avec eux au cas où une nouvelle menace apparaîtrait..." "Francil, vite, montrez-moi le chemin, je vous suis !!!" Eorn et Francil repartirent en courant, on aurait dit deux félins qui sautaient de rochers en rochers...

Il faut parer au plus pressé : pendant que Bergha et Francil construisent un brancard de fortune, Eorn tente d'administrer les premiers soins à Caïm. Il semble stabilisé, l'hémorragie s'est arrêtée, mais il n'a pas repris conscience. Supposant qu'elle a des vertus cicatrisantes, Eorn récupère de la mousse phosphorescente et la réduit en purée, avant de l'appliquer sur les plaies de Caïm. Il se demande un instant s'il ne vient pas de commettre une grave erreur ... Soudainement, Caïm ouvre les yeux, tourne légèrement la tête, blêmit... et replonge dans l'inconscience.

Vite ! Le brancard est prêt. Erwan, revenu, confirme que le monolithe est toujours actif. Sans attendre davantage, Bergha, Eorn, Francil et Erwan empoignent chacun un coin en amènent Caïm dans la salle toujours éclairée d'une lumière bleutée. Caïm ne réagit toujours pas et il faut l'aide de Bergha pour lui faire toucher la pierre. Déception : au lieu de l'éclair bleuté attendu, la lumière du monolithe décroît brutalement, jusqu'à l'extinction complète. Puis la lumière revient, mais horreur, elle n'est pas bleue, mais rouge ! Que se passe-t-il ? Le monolithe serait-il en train de pomper le dernier souffle de vie de Caïm ? Bergha brise le contact, et immédiatement la lumière bleue revient, aussi intense que précédemment.

Elle se risque alors à toucher elle-même le monolithe : la même lueur bleue que la première fois remonte doucement le long de son bras, dégageant une chaleur douce et apaisante. L'expérience est de nouveau tentée avec Caïm et à nouveau la lumière se fait rouge. Nous essayons de repérer un quelconque signe de vie de Caïm, mais sa respiration semble arrêtée, et nous ne pouvons pas détecter de pulsation. Caïm est mort !

Déception dans le groupe. Bergha éclate en sanglots. Plus froid, Francil se rappelle des deux autres blesses qui attendent également des soins. Laissant temporairement Bergha en pleurs, les ambulanciers repartent chercher Nathanaël, puis Kalta. Nathanaël est le premier à profiter de la puissance de guérison du monolithe. Tout se passe bien pour l'instant, l'aura bleue l'englobe totalement et il reprend progressivement de couleurs et l'usage de son corps. Mais un phénomène nous inquiète : la luminosité du monolithe décroît rapidement. Si rapidement qu'il ne restera rien pour Kalta...

Eorn demande à Nathanaël de rompre temporairement le contact, mais cela n'augmente pas la luminosité. Nathanaël est capable de parler, de se lever et de marcher, mais pas d'une action plus délicate comme se battre ou escalader... Décision est prise d'avoir plutôt deux blessés légers qu'un grave et c'est au tour de Kalta de se faire soigner. Au cours de l'opération, la luminosité décroît davantage, jusqu'à disparaître totalement. La pierre est maintenant sombre et mate et ses pouvoirs de guérison ont disparu. Temporairement ? Provisoirement ? Nous l'ignorons. Mais Kalta va maintenant mieux, même s'il n'est pas totalement guéri. Ses plaies sont presque refermées, il est de même capable de marcher seul sans traîner, mais il manque de vitalité.

Bergha revient, essoufflée, de la salle verte ou elle est allée prélever des échantillons supplémentaires de mousse, qu'Eorn plonge dans la gamelle d'eau chaude dans le but d'en faire une tisane revigorante. Nous savons tous qu'il n'y a que peu d'espoir, mais il faut tenter cette chance. Eorn verse la tisane dans la bouche de Caïm et tente de lui faire avaler. Nous retenons tous notre respiration, hélas, rien ne se passe. Cinq minutes, dix, vingt, trente. Caïm ne réagit pas, et ne présente aucun signe de vie. Il n'y a plus aucune chance à présent... Eorn se demande ce qui a bien pu échouer. Pourtant, Caïm était encore en vie au début des soins, et ses dons de guérisseur n'avaient jamais tué personne auparavant. A moins que ce soit cette mousse, justement...

Eorn propose d'enterrer Caïm ici, mais Bergha refuse et demande de ramener le corps à Acménia, afin de lui offrir une sépulture décente dans le cimetière des prêtres de Galadriel. Mais le remonter dans le puits semble impossible et même la traversée du torrent semble périlleuse. Décision est quand même prise de l'amener jusque là-bas et d'aviser sur le moment en fonction de la manière dont nous pourrons traverser.

Nous n'en étions pas très loin et le grondement sourd se rappelle à nos oreilles avant que vous ne voyions l'eau. Cette fois, nous examinons en détail le coin et la possibilité de traverser. L'eau est glaciale, mais le torrent n'est pas très large, entre deux et trois mètres. Il y a un bassin à ce niveau, d'ailleurs nous ne voyons pas par où l'eau s'écoule. Sur l'autre rive, un couloir remonte en pente assez abrupte.

Il y a plusieurs rochers de l'autre côté. Il doit être possible d'en accrocher un avec une corde, puis de traverser ainsi en suspens sur un fil. Avec une deuxième corde qui servira de sangle, il est également possible de faire traverser Caïm.

Nous sommes au bord du torrent (pas trop au bord pour éviter les embruns), la corde en main. Ça n'a pas l'air si loin que ça, trois mètres au plus... Mais le sol est glacée, et sauter de l'autre côté paraît téméraire, et même impossible pour les blessés.

Eorn, ayant confectionné un lasso au bout de la corde, essaie d'accrocher un rocher de l'autre côté... et rate. Une fois, deux, trois... Pendant ce temps, le reste du groupe se gèle ! Malvoört s'approche, lui prend la corde des mains, lui sort "regarde comment on fait", lance la corde... et touche du premier coup ! Après l'avoir également arrimée sur cette rive, il confectionne un baudrier avec une seconde corde. Malvoört passe le premier. En cinq secondes, il est de l'autre côté, vérifie l'attache de la corde tendue et renvoie le baudrier. Un bel exemple de la dextérité Farfadette !

Passent ensuite, sans problème (juste un peu trempés au passage), Eorn, Erwan, Francil et Berthold. L'acrobatie semble un peu plus délicate pour les deux blessés, mais Nathanaël se propose d'essayer. Il a du mal à avancer .. Sur une idée de Berthold, une troisième corde est attachée au baudrier et il est ainsi possible pour ceux déjà passés de le hisser de l'autre côté. Kalta passe de même et il est même possible d'utiliser le mécanisme pour amener le corps de Caïm. Bergha ferme la marche. La corde reste sur place, nous n'avons pas de moyen de la défaire.

Nous voilà de l'autre côté, il y a un chemin assez escarpe (et glace !) qui remonte. Cela semble être la seule issue. Nous progressons lentement...

Le froid et la fatigue commencent à faire leur effet. La disparition de Caïm pèse dans les coeurs et les esprits, et nous cheminons en silence.

Eorn et Malvoört semblent plus nerveux au fur et à mesure que nous progressons et il faut toute la force de persuasion d'Erwan et de Berthold pour les contenir. L'aide aux blessés et le transport du corps inerte de Caïm nous ralentit, mais nous avons tous hâte de sortir de cette maudite grotte. Au fur et à mesure que la pente remonte, nous accélérons le rythme en guettant la lumière du jour.

Notre attention est attirée toutefois par une étrange salle, au fond de laquelle se dresse un roc qui dénote avec l'ensemble par sa forme et sa couleur. Une inspection minutieuse nous révèle un ensemble de symboles dont la signification nous échappe. Eorn semble comme paralysé pendant quelques instants, et se met à griffonner nerveusement sur un parchemin. Francil se concentre de longues minutes, avant de se résoudre, dépité, à imiter Eorn. Malvoört a également du mal à contenir son émotion, et les injonctions à reprendre la route de Bergha et de Nathan n'y font rien.

Nous nous décidâmes finalement à repartir, et trouvâmes enfin un passage étroit nous ramenant à la surface. Enfin ! A une centaine de mètres, nous reconnûmes l'entrée de la grotte, et nous aperçûmes un peu plus loin le contour familier de la Cité d'Acménia.

Notre entrée en ville et la vue de Kalta semble susciter la surprise de nombre d'habitants de la Cité ! Francil nous fausse alors compagnie pour retrouver sa douce et tendre fiancée.

Nous voici à Acménia, de retour, certains à leurs affaires, d'autres à leurs amours... Ce qui est certain c'est que malgré les événements mouvementés de ces derniers jours, nous n'aurons pas le temps de nous ennuyer !

Si je puis me permettre, mon dernier conseil aux futurs aventuriers est de ne pas partir seul... On peut avoir une très grande confiance en soi, mais cela ne suffira pas si l'on est mal équipé ou submergé par une horde de monstres avides de sang frais... Autant choisir une bande de joyeux drilles sur qui l'on peut compter, ils égayeront le voyage et vous permettront de posséder une force de frappe qui restera dans le raisonnable. Ne partez pas perdants face au danger qui forcément se placera en-travers de votre chemin. Bonne chance !

Quant à Caïm, il restera dans nos mémoires pour avoir combattu pour la survie du groupe et cela sans arrière-pensées malgré ses objectifs vaguement mystérieux. Un dernier hommage pour ce grand guerrier.

Francil, Elfe Troubadour, au nom de toute la compagnie
Texte réalisé par les MJs, arrangé par votre serviteur



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