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Le Conte de l'Ithilanor


Le dernier crépuscule


Il était une fois un merveilleux pays, où jamais le soleil ne se couchait. Ses habitants, qui ne connaissaient que la lumière de jour, vivaient dans la paix et le bonheur. Mais depuis quelque temps, une sombre magicienne avait pris le pouvoir au conseil de sages qui régnait auparavant. Elle était d'une beauté insoutenable, sombre et maléfique, et elle voulait changer le monde, en modifiant le monde de manière à ce que les ténèbres remplacent la lumière. Son pouvoir et ses connaissances étaient tels, qu'elle le fit, et le soleil descendit vers la limite de l'horizon, lentement. Elle avait une fille qui était aussi différente d'elle que le jour et la nuit. Elle était encore plus belle que sa mère, mais sa beauté était éclatante et tous s'émerveillaient de la voir, le soleil semblant capturé dans sa longue chevelure durée. On l'appelait Anoriel et elle s'attristait des désirs de sa mère, mais elle était enfermée en haut d'une tour plus noire que la nuit.

Dans ce pays existait un grande et belle montagne, et elle était la demeure des nains, qui se plaisaient dans les profondeurs de la terre, au contact de la pierre et du métal. Les nains de cette montagne avaient recueilli un enfant qu'ils avaient appelé Ondocam. Ils en avaient fait leur élève et apprenti et celui-ci avait hérité d'eux la science des pierres, du métal et du feu. Et bientôt il surpassa ses maîtres, et devient le meilleur forgeron de la montagne. C'était également un brave guerrier, et comme ses pairs, il maniait une hache. Car dans les profondeurs des montagnes vivaient les orques, qui craignait la lueur du soleil, si bien que dans tout le pays, seuls les nains connaissaient la guerre, et eux seuls savaient combattre.

Du haut de sa tour, Anoriel regardait la mer, au loin, qui scintillait au soleil. Elle écoutait les vents qui lui parlaient de la lointaine mer. Elle tourna son regard sur le vaste monde, et décida de partir à sa découverte, avant que les ténèbres ne se rependent partout où est la vie. Elle appela à elle de nombreux oiseaux, et tous vinrent à son ordre. A chacun elle pris une plume, sans gêner leur vol, et avec elle se fit une grande paire d'ailes. Et alors que le crépuscule commençait à tomber, elle s'élança dans les airs. Et accompagnée par une nuée d'oiseaux de toutes sortes elle s'enfuit de la tour noir ou demeurait sa mère.

Mais alors que le crépuscule commençait, les orques quittèrent les entrailles de la terre a l'appel de la sombre sorcière. Ils s'élancèrent dans la montagne des nains et tuèrent tous ceux qui résistaient ou se trouvaient sur leur route. Les nains combattirent vaillamment, leurs haches tranchant sans relâche les orques, mais pour chaque orque tué, deux prenaient sa place, si bien que tous les nains périrent, et on raconte que chaque nain tua dix de ses ennemis avant de tomber. Seul Ondocam survécu, et il s'enfuit, sa hache dégoulinante du sang d'orque. Mais sa fuite n'était pas apeurée, et une fois hors de vue, il fit demi-tour et pourchassa les orques. Il devient un chasseur solitaire, et les orques craignaient sa hache dorée qui brillait d'une étrange lueur rouge dans le crépuscule.

Anoriel se réveilla dans une petite crique, et elle admira la mer. Mais des cris la firent se retourner, elle vit une colonne de fumée et se dirigea vers elle. Elle découvrit un village en feu, pillé par les orques, et les cris venaient des survivants pleurant leurs proches, morts sous les coups des orques. Elle s'enfuit, mais partout où elle allait, elle découvrait le malheur des gens, qui pleurait le soleil et leur morts. Alors elle compris que sa mère était mauvaise, d'autant que les orques portaient son emblème. Alors elle fuit, pleurant, et poursuivie par les orques de sa mère. En effet celle-ci était furieuse que sa fille se soit échappée et voulait la ramener à elle.

Ondocam poursuivait toujours les orques, et ceux ci fuyaient devant sa fureur. Il les poursuivait, si bien qu'un jour il les assaillit par surprise alors qu'il attaquait une jeune demoiselle. Il les tua tous et la délivra. Mais de nombreux orques arrivaient, seul il aurait pu les combattre, mais il devait protéger celle qu'il venait de sauver. Ils s'enfuirent donc, sans prononcer un mot. Il la mena à travers le monde, et toujour derrière eux les orques hurlaient. Mais alors que le soleil était de plus en plus bas, ils arrivèrent dans une forêt. Elle était très étrange car la lumière y était claire, comme si le soleil était prisonnier dans les branches des grands arbres. Ils remarquèrent alors que les orques n'était plus derrière eux et semblaient avoir perdu leurs traces. Ils se reposèrent alors, sombrant dans un sommeil tranquille.

-"Vous voila enfin, je vous attendais depuis longtemps, toi Ondocam, et vous princesse Anoriel. Mais vous êtes enfin arrivés, et c'est le principal. Je vous souhaite donc la bienvenue dans la forêt des songes."

Ondocam se releva brutalement et chercha du regard d'ou provenait la voix, tout en prenant sa hache. Il vit alors une petite fée qui les regardait. Elle brillait d'une étrange lueur orangée. "Suivez-moi". Anoriel et Odoncam suivirent la petite fée, jusqu'au cœur de la forêt. Là elle leur expliqua qu'ils devaient se battre pour sauver le monde. Qu'eux seul pouvaient faire quelque chose pour que le soleil puisse de nouveau briller sur le monde. Tout d'abord ils refusèrent, car ils étaient pris d'un amour mutuel, et ils ne voulaient risquer de mourir.

Mais Odoncam était hanté par les cris de ses pairs, et il ne voulait que d'autres souffrent autant que lui, surtout que les autres races étaient sans défenses face aux orques et aux serviteurs de la mère d'Anoriel. Si bien qu'un jour il alla parler à la fée. Ils parlèrent longtemps, et il appris son destin. Résolu, il partit alors vers une haute montagne, qui jaillissait de la forêt. Il y forgea seul, pendant longtemps, une grande épée d'argent. Elle était d'une légèreté incomparable, et luisait au soleil d'une lueur mêlant l'argent et le doré. Pendant ce temps Anoriel était restée près d'un grand lac, et elle y découvrit qu'elle pouvait fusionner avec l'eau et le vent.

En revoyant Ondocam avec son épée, Anoriel su que sa décision était prise. Ils parlèrent longuement, puis décidèrent d'affronter leur destin. La fée fut surprise par la puissance de l'épée, et dit : "Ton pouvoir à dépasser mes espérances, mais je ne sais s’il sera suffisant face au danger que vous allez affronter.", puis les ayant regarder au plus profond de leurs âmes elle ajouta : "Le vent et l'eau sont avec toi Anoriel, ne l'oublie pas. Quand à toi Ondocam, tu possèdes le pouvoir du métal et de la pierre, ils t'aideront. Allez dans l'espoir et avec ma bénédiction." Mais tandis qu'elle parlait une larme coula sur chacune de ses joues.

Anoriel et Ondocam virent alors que la lumière redevenait celle du crépuscule au moment où ils étaient rentrés dans la forêt des songes, et les orques étaient toujours derrière eux. Surpris ils s'arrêtèrent, et les orques leur tombèrent dessus. Mais Anoriel commandait les eaux et les vents, et Ondocam maniait son épée, si bien que tous les orques moururent sans qu'ils ne soient blessés. Ils se mirent alors en route vers la sombre tour de la sorcière. Rien ne pouvait s'opposer à eux, et on dit plus tard que plus de la moitié des orques mourut sous leurs coups. Si bien qu'ils arrivèrent à la tour noire, alors que le soleil commençait à se coucher.

Toujours ils combattaient, lorsqu'ils pénétrèrent dans la ombre tour, mais a l'intérieur ils furent séparés. Si bien que chacun du faire route de son côté. Mais Anoriel fut assommée, et faite prisonnière par la garde de la sorcière. Pendant ce temps, Ondocam, toujours montait, tuant tous ceux qui se dressait devant lui, mais son épée n'était souillée d'aucun sang, et elle luisait du rougeoiement du crépuscule.



Au plus profond des ténèbres, une étoile luit encore.

Elle courait, courait éperdument. Derrière elle les hurlements rauques des guerriers orques se faisaient de plus en plus proches et dangereux. Sans arme, elle ne pouvait compter que sur sa vitesse et sa bonne étoile. Mais comment celle-ci aurait-elle pu intervenir, cachée derrière des ténèbres impénétrables? Elle ne pensait qu'à courir, à fuir les dangers, même si elle savait qu'elle avait peu de chance de rester en vie. Dans son cou, le souffle chaud d'un orque la fit accélérer, mais l'immonde bête était toujours sur elle. Elle abandonna sa cape dans le visage de son poursuivant, qui aveuglé trébucha sur une racine et s'écroula. Elle avait échappé au premier, mais elle était désormais visible, tache de blanc dans le noir de la forêt, ses longs cheveux blonds luttant derrière elle. Une flèche se planta dans son bras, mais elle ne faiblit pas, bien que ses forces diminuaient rapidement. Perdant espoir, elle recommanda son âme à Gaia, et se prépara à mourir.

Soudain une étrange lueur brilla dans le bois, sans réfléchir, elle courut vers elle, et elle se retrouva dans la lumière. Les bruits des orques avaient disparu, et soudain elle s'écroula, épuisée. A son réveil, elle parcourut les bois enchantés, sans remarquer que sa blessure était guérie, s'émerveillant de voir pour la première fois des arbres sous la lumière. Alors qu'elle suivait un petit sentier qui s'enfonçait dans la forêt, elle se remémora ce qui l'avait poussé à fuir. Elle avait fuit son village, sous le joug de celle que l'on nommait simplement Ténébreuse, et qui avait l'armée orques sous ses ordres. Elle avait fuit les ténèbres qui étaient partout, car son cœur ne les supportait plus. Mais très vite, ses sombres idées laissèrent place à un émerveillement toujours croissant. La douce lueur du soleil couchant donnait l'illusion d'un rideau lumineux. Dans les branches des arbres millénaires, des oiseaux multicolores chantaient sans fin. Elle qui était habituée à l'obscurité constante, elle découvrait le chant des oiseaux et la profusion des couleurs. Les feuilles des grands arbres luisaient, et leurs fleurs embaumaient les bois. Longtemps elle se promena, sans jamais se lasser du spectacle de la nature qui offrait pour la première fois à ses yeux.

Puis soudain, un jeune elfe apparut devant elle. Il portait des vêtements qui se fondaient dans le paysage, une épée pendait à sa ceinture et il tenait un grand arc dans sa main, pourtant il ne paraissait nullement hostile, mais plutôt surpris.

-"Qui es tu pour te promener en ses bois?"

-"Je suis Elriel, et je me suis égarée en ses bois, mais toi dis-moi où je suis, car je ne le sais."

Intrigué, l'elfe baissa son arme, et fit un signe de la main à un autre elfe, qui parut apparaître au beau milieu de la clairière. Après une rapide discussion dans une langue qu'Elriel ne compris pas, le jeune elfe lui fit signe de la suivre. Il l'amena dans les profondeurs de la forêt, mais étrangement la clarté du jour se faisait de plus en plus grande. Puis elle arriva dans une étrange clairière. Les arbres qui l'entouraient avaient pris la forme de balcons suspendus, d'escaliers et de passerelles, si bien que tous les arbres semblaient fusionner en une magnifique cité sylvestre. Elriel fut conduite devant le chef du village. Celui-ci était d'une grande vieillesse, mais encore alerte et perspicace. Elle lui raconta comment elle s'était échappée, et il répondit à ses interrogations. Il lui appris qu'elle était dans la forêt des Songes, une forêt sous la protection d'un peuple fée, qui repoussait les ténèbres qui régnaient sur le reste du monde. C'était le refuge de tous ceux qui avaient fuit les orques et le désespoir.

Apres s'être reposée quelque temps, poussée par d'étranges rêves, elle demanda à aller voir le peuple des fées. Le chef du village lui expliqua qu'il savait depuis longtemps qu'elle devait les rencontrer, mais qu'il avait attendu qu'elle en ressente le besoin; cependant il ne lui dit ni comment ni pourquoi il le savait.

Elriel partie donc, mais seule car elle devait trouver elle-même ce qu'elle cherchait. Elle se laissa diriger par son cœur, et sans jamais réfléchir elle, atteignit une clairière. Celle-ci était sombre et noire, mais il ne s'agissait pas de ténèbres lourds, mais plutôt d'une obscurité complice et rassurante. Elle s'aperçut qu'il ne faisait pas noir, mais que des dizaines de formes orangées voletaient entre les arbres. Elles passaient entre ses cheveux, semblant rire, sans paraître la remarquer.

-"Enfin te voila, Elriel........... tu as mis longtemps, mais tu es enfin là........sois la bienvenue"

La fée qui venait de parler, était petite, mais plus lumineuse encore que les autres, et elle se posa sur l'épaule d'Elriel. Elle lui raconta alors l'histoire du monde, et pourquoi les ténèbres emplissaient et soumettaient le monde, et elle lui raconta aussi l'histoire d'Ondocam et d'Anoriel, et de leur mort, face à Ténébreuse. Elriel compris alors pourquoi elle était là.

-"Tu veux que je parte, que je la combatte, et que je rétablisse la paix......."

Entendant cela, la fée éclata d un rire clair et joyeux, voletant autour du visage d'Elriel, tandis que la vague de joie gagnait les autres fées, puis Elriel elle-même, si bien que la clairière fut emplie de rires.

-"Non je ne te demande pas ça... Je souhaite juste de conseiller, mon premier conseil est que tu dois suivre ce que te dit ton cœur."

-"Et si mon cœur voulait que je le fasse, que devrais-je faire?"

Entendant cela, les fées surent la décision d Elriel, et disparurent, et avec elles, la forêt. Elriel se retrouva de nouveau dans les ténèbres, mais dans son cœur brillait une faible lueur d'espoir, celui de retrouver l'épée qu'avait forgée Ondocam. Elle leva les yeux au ciel, et remarqua qu'une toute petite étoile brillait faiblement dans la nuit. Elle était bas sur l'horizon, comme indiquant la route à prendre, la où l'espoir résidait. Elle suivit donc l'étoile, et bien qu'aucun chemin n'existait sur sa route, elle avançait rapidement, et sans être vu des orques et des autres créatures maléfiques. Cependant elle ne savait rien ni de l'endroit ou elle allait, ni même de la forme de ce qu'elle cherchait. Elle savait juste que l'épée était dans une immense forteresse.

Puis, alors que les ténèbres se faisaient de plus en plus opaques, elle atteignit la forteresse. Et devant les immenses portes d'acier, elle gémit de peur. L'endroit était plus maléfique et plus terrifiant que tout ce qu'elle avait vu, ou créé dans ses cauchemars. L'épée était cachée au cœur d'une immense forteresse en ruine, mais néanmoins impénétrable. Le seul accès était un pont très étroit, qui enjambait des abîmes sans fond. Chaque endroit était surveille par des yeux qui luisaient, derrière chaque ouverture se cachaient des créatures plus terribles les unes que les autres et d'immenses vautours planaient sans arrêt au-dessus du donjon. Rien ne pouvait s'approcher sans être vu, et dévoré. Mais Elriel s'arma de tout son courage et avança à la rencontre de son destin. Mais elle n'alla pas loin. Avant même de s'aventurer sur le pont, d'étranges lutins noirs l'avait capturée, l'emprisonnant entre des chaînes noires sorties de nulle part.

Elriel fut emprisonnée et torturée durant bien des nuits. Ses sombres geôliers voulant savoir pourquoi elle était venue, et ce qu'elle cherchait. Mais elle endura ses souffrances sans crier, et sans rien avouer. Toujours les sombres lutins tentaient de pénétrer en son esprit pour trouver la réponse, mais jamais ils ne réussirent, car la lumière qui brillait en Elriel les repoussait, et les effrayait.

-"Tu es jolie, tu sais?"

L'étrange question réveilla Elriel, elle se redressa péniblement et vit qu'un lutin noir la fixait avec des yeux brillant. Il était petit, un grand chapeau noir cachant ses yeux noirs. Il portait une cape d'un bleu plus profond que la nuit, et ses petites mains semblaient disparaître dans ses larges manches. Lorsqu’il vit qu Elriel le regardait, il baissa les yeux, et s'enfuit en courant. Surprise, mais épuisée, Elriel se rendormit.

Plusieurs fois, alors qu'elle se réveillait, elle avait juste le temps de voir le petit lutin s'enfuir. Elle s'habitua à sentir le regard du lutin sur elle, et peu a peu, la présence du lutin la réconforta, et lui redonna courage.

Le lutin lui était heureux de voir Elriel, mais il ne comprenait pas pourquoi elle était retenue prisonnière, ni pourquoi d'autres lutins lui faisaient du mal. Il comprenait encore moins pourquoi, il voulait voir Elriel, ni pourquoi il avait l'impression qu'elle le suivait partout. Avec le temps, il eut l'impression que son cœur brillait de la même lumière que celui d'Elriel, et il en fut terrifié, car la lumière ne l'effrayait plus autant, ses frères risquaient de le tuer s’ils le remarquaient. Il rendait le plus souvent possible visite à Elriel durant son sommeil, car il n'aimait pas qu'elle le regarde, car il avait l'impression que son âme était mise à nu face au regard de la belle prisonnière.

Et une nuit, alors qu il admirait en silence Elriel, un ogre le surpris, et voulu le tuer, car il ressentait en le lutin la même lumière qu'en la prisonnière, et il abattit sa lourde hache sur le lutin, mais celui-ci leva les mains et arrêta la hache. Elriel vit avec stupéfaction le lutin opposé à l'ogre qui devait faire cinq fois sa taille. Puis le lutin dit un mot, et l'ogre disparut dans une gerbe de flamme bleutée. Le lutin détruisit alors les liens d'Elriel et la pris par la main.

-"Viens, je sais où se trouve ce que tu cherches..."

Le lutin emmena alors Elriel dans les profondeurs de la forteresse, ils traversèrent d'immenses ponts enjambant des gouffres sans fond, et finalement arrivèrent devant une grande caverne. Ils entrèrent dedans, et virent tout au fond, Celebestel scintiller dans la nuit. Elriel reconnut alors l'épée, et la retira de la pierre dans laquelle elle était plantée. La poignée de l'épée semblait faite pour elle, et elle s'émerveilla de la beauté du travail réalisé par Ondocam. Des pierres d'une beauté incroyable étaient serties sur la garde, et elles luisaient d'un éclat argenté.

Elriel fut soudain alarmée par un cri, et en se retournait elle vit qu'à un immense dragon noir se préparait à les attaquer. Avant même qu'elle ait pu faire quoi que ce soit, le lutin envoya une boule de flamme noire sur le dragon, mais celui ne fut pas blessé, les flammes semblaient même le chatouiller. Il allongea le cou et mordit cruellement le lutin qui s'écroula. Elriel s'élança alors, et frappa le dragon de sa lame, et bien qu'elle n'ait jamais combattu, il lui semblait qu'elle maîtrisait cet art depuis toujours. L'épée tourbillonnait et chantait tandis qu'elle l'abattait sur la carapace du dragon. Aussi durs qu'étaient les crocs et les griffes du dragon, la lame d Elriel parait tous ses coups, si bien qu'Elriel ne fut jamais blessée. Fermant les yeux, elle laissa l'épée s'emplire de lumière puis elle en libéra toute la puissance en frappant de haut en bas, et en une gerbe d'étincelles, elle sectionna le cou du dragon en deux. Elle s'approcha du lutin, et vit avec horreur qu'il perdait beaucoup de sang. Elle releva la tête du pauvre petit être...

-"Pourquoi m'as tu sauvé?"

-".....Parce que....... tu........ tu es très jolie........."

Elriel vit que des larmes coulaient sur le visage du lutin, et elle le serra contre elle. Elle fut alors entourée par une multitude d'étoiles, qui jaillirent de l'épée, et qui se posèrent sur le lutin. Elriel se leva alors, et prenant le lutin dans ses bras, et elle entreprit de remonter à la surface.

Rien ne l'arrêta. Elle marchait, entourée de lumière, et ses mots commandaient aux éclairs, aux eaux et aux vents. Rien ne résistait au tranchant de Celebestel. Les ogres étaient terrassés par des flammes, les orques fuyaient les éclats de glaces, les lutins sombres étaient emportés par des rafales de vent, et finalement, les portes d'aciers tombèrent sous les coups de la lame d'argent. Et Elriel put fuir la sombre forteresse, et en emportant avec elle le petit lutin.

Apres avoir longuement fuit, Elriel s'arrêta, et déposa le lutin. Elle constata alors avec surprise et soulagement qu'il était guéri et qu'il dormait paisiblement. Elle le laissa dormir, et épuisée, sombra dans un sommeil réparateur à ses côtés. A son réveil, il était debout à côté d'elle, comme à son habitude mais cette fois ci, il ne fuit pas le regard d'Elriel, mais continua à la fixer au plus profond de son âme.

-"Dis-moi, quel est ton nom? Moi c'est Elriel.."

-"Korrig-du........."

-"Alors viens Korrig-du, ne restons pas là"

Elriel plaça le fourreau de Celebestel sur son dos, pris le lutin par la main, et reparti vers la forêt de la fée, pour chercher conseil. Levant la tête, elle vit l'étoile briller de plus en plus fort, scintillant dans les ténèbres.

Korrig-du serra sa main, et commença à marcher...



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