La malédiction du poète…
Afin de comprendre cette mission, je me dois de vous parler de mon passé.
Niulor est un petit village situé le long de la côte, au nord-ouest d'Acménia. Celui-ci est mon village natal.

C'est un village d'elfes gris, qui était autrefois dirigé par un elfe âgé que nous appelons le "patriarche". Pour ma part, je n'ai jamais su son prénom. La famille Leonheart possédait les champs alentours et de ce fait possédait la ville, pour ainsi dire. J'y vécu le plus clair de ma vie actuellement. Plus exactement jusqu'à mes 118 ans. L'année précédente ma vie tourna, scellant mon départ…
Une grande fête fut faîte un jour, j'y appris que c'était pour le centenaire de la fille du patriarche. Poussé par la curiosité, je pris part à cette fête. C'est alors que je la vis.
Cette femme fut mon premier amour, celui que me racontait Bodire, cet humain troubadour itinérant qui m'avait pris sous son aile (j'étais d'ailleurs l'exaspération de mes parents qui étaient fermiers et qui voulaient que je les aide à la ferme…). Elégante, belle, souriante, elle semblait d'un autre monde, ce qui était le cas malheureusement…
Notre amour fut difficile. Il était à l'évidence impossible que notre union paraisse publique, puisque mon amour pour elle était réciproque avec le temps… Pendant un an, je la voyais en cachette, j'avais un costume royal sur mesure qu'Adelia avait fait faire par une servante dévouée, afin de me fondre dans les fêtes de la cour… Adelia était hélas promise à un autre elfe, possédant les terres plus loin, à l'ouest.
Ce fut le frère d'Adelia, Miliatir, qui découvrit notre amour, un beau soir, il me surpris dans le jardin royal Adelia dans mes bras. Il prévint le père aussitôt, m'ayant de plus vu dans certaines soirées et ne me portant pas sur le cœur, n'aimant pas "mes airs troubadour". Le patriarche entra dans une colère folle et prévint des mercenaires pour venir me tuer. Dans le même temps, je donnais rendez-vous à Adelia pour savoir ce qu'il allait se passer. Ayant surpris la conversation entre Miliatir et son père, elle me supplia de fuir, de ne plus jamais revenir, que sinon je serai tué… Evidement je refusai, fort de mon amour. Elle finit par se mettre à pleurer, je m'approcha d'elle, et elle chuchota un "pardon…" : elle prit une branche d'arbre assez grosse à terre et porta à ma tête le coup le plus fort qu'elle pouvait, je m'écroulai, assommé. A mon réveil j'étais en lisière de forêt, près du village, avec seulement une lettre :
"Pardonne-moi mon amour, ma servante t'a emmené en dehors de la ville. Ils vont venir te tuer. Pars, pars…
Je ne t'oublierai jamais,
Adelia."
Je manquais de repartir vers le village lorsqu'une flèche vint se ficher sur un arbre près de moi. Effrayé, j'ai fui… Commença 15 années d'errance… Les elfes sont très patients, même après tout ce temps, ma mort était toujours à l'ordre du jour…
Lorsque Acménia sembla mon dernier espoir, les poursuites ont cessées. Je n'ai plus eu de nouvelles avant il y a un mois maintenant… Je vis un jour sur la porte de ma maison une lettre, plantée par un couteau. La lettre disait :
"Si tu veux des nouvelles d'Adelia, rends-toi à la pierre de lune dans une heure, monte directement dans les chambres et frappe deux coups répétés, deux coups plus espacés et 3 coups répétés à la deuxième porte sur ta droite. Tu peux venir accompagner mais tu laisses tes compagnons dans la salle commune et tu montes seul à la chambre..."
Je partis donc voir de quoi il s'agissait. Je vis alors Miliatir, soignant son père gravement blessé. Le père me dit qu'il ne souhaitait plus me tuer mais qu'Adelia était en danger, et qu'il fallait que je la sauve à tout prix : elle aurait été faite prisonnière après un coup d'état opéré par des humains.
Je rassemblai aussitôt mes affaires, naïf. Sam Lamander, Léo Laclé, et ma femme Lyrann me rejoignirent pour cette mission de sauvetage. Nous partîmes donc à ce village en nous faisant passer pour des troubadours.
Je rencontrai donc Sheldon, le "maire" de la ville qui était, contrairement à ce que je pensais, incroyablement calme. Je me dis que c'était parce que les gens souhaitaient ce coup d'état, ce qui était hautement probable, le patriarche croulant les gens sous les taxes. Il fut d'accord pour que moi et mes amis soyons là lors d'une fête mondaine pour que nous y fassions de la musique.
Je préparai une chanson de geste (celle du théâtre acménien…) et nous allâmes donc la jouer devant la cour humaine. Je m'approchais de lui, jouant de ma cithare, pendant le spectacle… Je lui mis ma lame royale sous le cou, à l'instant du final, pour le prendre en otage. Celui-ci se laissa faire, apeuré, et me conduisit à Adelia…
Adelia est marié à cet homme depuis une durée indéterminée. Elle n'était absolument pas en danger. Je manquai de trancher la gorge de l'homme de surprise lorsque je la vis… toujours aussi belle. Elle m'expliqua la situation ici, et je lâchai très vite Sheldon qui fut très compréhensif. Elle m'expliqua qu'il y a eu effectivement un coup d'état, mais fait par des mercenaires payés par la populace. Elle tomba amoureuse de l'un d'entre eux… Dans ma tristesse que je ne peux encore maintenant expliquer, je me demanda pourquoi… Le patriarche voulait-il me lancer dans la mort ? Il avait apparemment échoué. Mais ce n'était pas tout à fait cela qu'il recherchait.
Profitant de la panique occasionnée, des gardes non-armés que mes amis tenaient en joue, le frère d'Adelia attaqua le manoir avec des alliés. Lorsque Sheldon et moi entendîmes la bataille, nous nous ruâmes vers le rez-de-chaussée, le lieu de bataille.
La rage pris mon âme, une rage incontrolable dûe au fait que je me sois fait dupé, et de j'ai vécu 15 années d'errance à cause de cette homme… Je dégainai à nouveau mon épée et je m'élança avec Sheldon sur Miliatir, prêt à tout.
La bataille fit rage, effectivement le tout arriva, lorsque je vis presque spectateur mon épée s'enfoncer dans les poumons du frère d'Adelia, sous les yeux de sa sœur qui venait de nous emboîter le pas… La bataille finie, mon bras entaillée par la lame de celui que j'ai tué, Sam blessé également, je m'effondrai devant le corps de Miliatir. Adelia me maudit, moi, qui avait tué son frère, même s'il était malfaisant, et maudit mon retour… Elle s'enfuit dans sa chambre. Je n'ai jamais pu revenir la voir, je me sentais sale… Sheldon nous remercia pour l'aide, mais nous fit clairement comprendre que nous n'étions plus les bienvenus… Les morts ayant été provoqués par notre arrivée… Je partis en premier, suivi de mes camarades Léo et Sam qui se sont occupés de Lyrann, et qui ont essayé d'arranger les choses.
Le bilan de cette mission ? Une magnifique lame. Celle de Miliatir, qui ne me quitte plus… Physiquement par ma blessure et sa lame, Mentalement par son meurtre, son âme qui me hante pour toujours…