Une ville dans l'expectative


La nouvelle a retentie comme un coup de tonnerre. La ville attend en retenant son souffle le déchaînement des évènements. Chacun sait que le calme apparent de la cité n'est qu'un prélude au déferlement de violence. La proclamation du gouverneur Tor est affichée dans chaque rue d'Acménia. De temps en temps, des citoyens s'arrêtent pour relire encore cet avis ; les jours sombres d'Acménia approchent.

Car depuis le retour de l'expédition, la nouvelle courrait de bouche en bouche, de taverne en auberge. Dans le murmure constant, on entend toujours le même nom prononcé... Masimas. Le chef du groupe disparu : les "Korps", fut condamné pour l'odieux meurtre de Xent au bannissement à vie. Et maintenant, cet être honni par les acméniens et rejeté par la Cité, reviendrait à la tête d'une armée de 300 orques. Non ! 400, 500 ! Le chiffre n'est jamais le même car la rumeur et l'inquiétude ajoutent à l'incertitude. Et le temps avance inexorablement ; le délai de deux semaines avant que la menace n'atteigne les portes de la Cité a pris de court les gouvernants et les citoyens.
Une atmosphère fondamentalement pesante qui s'est installé dans les mûrs d'Acménia. La salle d'entraînement ne désemplie pas. Les combattants, souvent inexpérimentés, tentent dans l'urgence de développer leur force et leur stratégie.

Les épouses se désolent déjà de voir leurs maris s'engager dans la Légion Noire. L'étendard sombre de cette forcée armée flotte de nouveau sur la ville. Jadis, elle a permis à Tor de devenir Gouverneur de la nouvelle Acménia. Aujourd'hui, la Légion se reconstitue pour défendre la Cité. Déjà, des dizaines d'acméniens se sont enrôlés. Et la liste des soldats s'allonge chaque jour.
Les habitants veulent prendre les armes ! Mais le peu d'armureries encore ouvertes ne peuvent fournir cette demande soudaine. Il y a bien longtemps que les taxes ont causé la faillite des forges (et d'autres commerces). Et le prix élevé des armes empêche de nombreux habitants de s'armer. Pourtant la cité a fait un effort en ouvrant largement ses caisses afin de constituer dans l'urgence une économie de guerre sur les décombres de l'ancien système. Et les forgerons se sont mobilisé pour produire des assez d'armes. Un conseil de guerre a été réuni pour rassembler et diriger les forces qui émergent.

Des mesures d'urgences ont même été prises pour préparer les esprits à la guerre. Fait exceptionnel, le forum de l'ombre, une véritable "institution" surréaliste de la ville a fermé ses portes. Les rumeurs, les ragots et les menaces de mort anonyme me pourront plus s'exprimer. Une cité en guerre ne tolère pas ce genre de divertissement.

Malgré le couvre feu arbitraire, les tavernes sont remplies. De "grands guerriers" bavards qui expliquent, en buvant plus que de raison, qu'ils ont un plan pour gagner cette boucherie héroïque : Avec cinquante hommes bien armés, ils parviendraient à surprendre un ennemi plus nombreux. Ils ont des projets de machine fantastique contre les orques... Leurs idées chimériques trahissent leur inexpérience et la naïveté de leur rêves de gloire. Mais personne ne les écoutent plus. Chacun s'est enfermé dans la citadelle intérieure et repense sans cesse à cet avertissement : "La guerre sera sanglante".

Et dans cette Cité en arme, dans cette ville qui s'interroge sur son destin, une fête à eu lieu aux jardins de l'association des rêveurs d'Acménia. Un couple s'est uni par les liens du mariage. Au milieu de la bonne humeur de l'assemblée de leurs amis.
Ils s'aiment et regardent ensemble vers l'avenir...
Puisse t-ils être heureux... toujours !

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