Elembakeï
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A l'origine niché au milieu d'une crique largement ouverte sur la mer, Elembakeï était un village de pêcheurs
Elfes revenus au contact de la Nature. Son nom signifie "Le Chant des Roches", en référence au bruit des
vagues se brisant sur les rochers et du vent sifflant sur les parois des falaises. Ses habitants aspiraient
à une vie paisible, vivant de chasse, un peu de culture et principalement de pêche.
Plusieurs artisans voyageaient loin au Sud pour vendre les objets qu'ils fabriquaient, et lorsque ceux-ci
revinrent avec des nouvelles de guerre, le coeur du village se noua. La bataille faisait rage au Sud, de
grandes armées combattaient dans les plaines, les forêts et le désert. Les habitants d'Elembakeï
s'inquiétèrent, ils avaient oubliés les armes et le combat. Des murs furent bâtis avec des pierres arrachées
à la falaise, des armes furent forgées et des jeunes gens s'entrainèrent à combattre et apprirent à tuer
leurs semblables. Des éclaireurs surveillaient les évènements, rapportants tout ce qui se passait à Aldaris
le seigneur du village, car le village avait pris des allures de cité fortifiée avec son donjon se dressant
sur une pointe dominant les environs.
La Grande Bataille, c'est ainsi qu'elle fût nommée après, dura plusieurs décennies au cours desquels les
affrontements se firent de plus en plus violents à mesure que la ligne des combats se rapprochait du Nord,
annonçant une victoire du Sud. On ne sait ce qui était à l'origine de tout ça, mais dans cette guerre même
les fréres se combattirent car on vît les mêmes Races dans les deux camps. Ce fût une bien sombre période.
De nombreuses familles dont les foyers avaient été détruits se réfugièrent à Elembakeï, devenu un des rares
lieu sûr de la région. Durant tout le conflit Elembakeï ne cessa de se renforcer et de s'armer, si bien
qu'au moment où l'armée principale du Sud donna l'assaut contre ses murs, elle se heurta à une forteresse
et une armée d'un milier de soldats fondît sur elle. Le combat fût bref, deux jours à peine et la nouvelle
se répandît au Sud qu'un puissant roi avait levé une armée contre eux. Aldaris, désormais désigné Roi par
son peuple, profita de l'effet de surprise et entama une marche à travers le Sud, ralliant les autres
armées sous sa bannière. Il détruisît les armées du Sud mais ne leur donna pas la chasse et se contenta
de rentrer à Elembakeï. C'est ainsi que se termina la Grande Bataille, aucune frontière n'avait changé
mais nombreux étaient les morts. Seul Elembakeï avait changé, sa puissance et sa renommée en avait fait
la nouvelle capitale du Nord.
Après ces sombres événements, le maintien d'une si grande armée devînt inutile et les conseillers employèrent
les fonds de la Cité à aménager celle-ci. De grandes demeures de pierres furent construites, des places aux
multiples fontaines apparurent et enfin un palais vît le jour. Elembakeï bagnait dans la richesse, ses rues
étaient pavées, ses temples étaient de marbres et les nobles déambulaient avec charisme. En moins d'un
siécle, le petit village de pêcheur était devenu une puissante ville portuaire. Alors que les premiers
navires s'élançaient, les prêtres se repenchaient sur l'histoire d'Elembakeï. Ils interrogèrent leurs dieux
mais tous semblaient leurs refuser toutes réponses. Parmi les Sages, l'inquiétude grandît. Il était clair
qu'une telle ascension dépassée les capacités des mortels, même s'il s'agissait d'Elfes! Apparement les
Dieux n'y étaient pour rien, et de plus ils semblaient comdamner tout ceci mais, en même temps, ils
n'osaient détruire cette cité, pourtant ils en avaient largement le pouvoir.
Une nuit pourtant Dertiandra, prêtresse de Gaïa, reçu la visite de cette derniére. La Déesse lui annonça
que la Cité était maudite que sa fin approchait, que le Dieu qui les avait aidé reviendraient détruire son
oeuvre. Enfin elle lui dît qu'il n'y avait aucun salut, mais s'ils cherchaient des réponses ils devaient se
tourner vers la mer et l'Infini. Très troublée par ces révélations, Dertiandra réfléchît le restant de la
nuit. Le matin elle informa le Conseil et le Roi. Tous furent profondément étonnés, quel était ce Dieu qui
donnait puis reprennait sans raisons! Ils se dirigèrent vers la jetée à l'extrémité du port et là invoquèrent
ce Dieu dont ils ne connaissaient pas le nom. L'océan et le ciel s'assombrirent. Tous reculèrent apeurés
alors qu'une créature gigantesque sortait des eaux. Elle avait une peau bleue écailleuse et son corps longs
et noueux à la manière d'un serpent ne cessait de remuer la mer. La créature avait tout de même un visage
Elfique, fin et allongé, et celui-ci exprimait la colére et la déception.
Aldaris s'avança, ayant retrouvé la grandeur des rois. "O Seigneur Divin, c'est au nom de mon peuple que
j'implore ta clémence. Ait pitié de ce peuple que tu as fais naître, nous prierons ta garde jusqu'à la fin
de nos jours!" La réponse du géant résonna comme un orage : "Je ne suis pas un Dieu! Je ne suis seulement
qu'un émissaire! Et sache que j'ai la puissance nécessaire pour punir l'affront que tu viens de faire! Tu
dérange un Dieu et tu implores misérablement une pitié qui te sera refusée! Sache que Celui qui t'as donné
ton pouvoir n'a pas encore décidé quand il te le reprendrait." L'émissaire fixa longuement Aldaris dans les
yeux et celui-ci vît le futur de la Cité. Il voyait la guerre, encore une fois, il voyait les murs
s'effronfrer et la ville bruler. Enfin il se vît émergeant des décombres avec une poignée de survivants.
Tous les autres étaient morts, il n'y avait plus que lui et quelques membres de l'ancienne Elembakeï. Il
comprît alors les desseins du Dieu, après cette tragédie il en ressortirait plus fort et dirigerait les
armées contre ceux qui mettraient à feux et à sang le pays. Il leva la tête et dît : "Je sais. Mais je ne
veux pas de cet avenir!" Et sentant un courage l'envahir ajouta : "Je ne pourrai vivre si mon peuple
disparait!" Le Monstre resta stupéfait, puis entra dans une colère qui fît sombrer beaucoup de navires
dans le port. Enfin il se calma. "Mon Seigneur dit que tu viens d'acquérir la force qu'il te destinait.
Mais ton peuple n'échappera à son destin, il périra à ta mort. Un autre supportera ton destin mais la
guerre lui sera épargnée car Il a décidé de protéger tes descendants mais ceux-ci perdront leurs origines
et ton peuple sera finalement oublié, comme il est dît!" Et la Créature s'en retourna dans les Mers.
C'est ainsi qu'Aldaris apporta la protection et la malédiction d'un dieu qui leur restait caché. Elembakeï
vît par la suite des années sombres, la ville était riche et le nourriture abondante mais la Prophétie pesait
sur chacun. Les Falantis, Les Maudits c'est ainsi qu'ils se nommèrent par la suite, eurent peu de bataille à
mener, et à chaque fois ils triomphaient, même lorsque le combat semblait perdu d'avance. Ils n'acceptèrent
plus aucuns immigrants, voulant leurs épargner de tomber sous leur malédiction. Ils consacrèrent les
décennies à venir à transcrire leurs savoirs sur des parchemins à mesure que les forces d'Aldaris
déclinaient. Ils rassemblèrent ces trésors dans des coffres qu'ils cachèrent dans la falaise. Enfin Aldaris
mourût, après 672 années d'existence dont la moité à régner, le Roi s'éteignît.
Le lendemain une violente tempête se leva, anonçant le début de la chute d'Elembakeï. Le ciel au dessus de
la mer devînt rouge et des éclairs parcoururent les nuages noires comme la nuit. En pleine journée,
l'obscurité tomba sur la cité. La panique embrasa les habitants, des feux se déclarèrent un peu partout.
La mer s'avança et engloutît la partie basse de la ville. Des grondements sourds sortirent des cavernes
dans la falaise, et lentement les remparts s'affaissèrent et Kernalon, La Maison du Pic, le chateau du Roi,
s'écroula dans la mer.
Alors que des vents violents abattaient les dernières bâtisses, les survivants se regroupaient à l'extérieur
des ruines de la ville. Ils n'étaient plus qu'une poignée et Ealendil, L'Héritier de Sang, le Prince des
Falantis, était à leur tête.
Galoyam Le Troubadour, survivant d'Elembakeï
Traduit par Aggeron Dalggerir Ealendil