Session extraordinaire du conseil, semaine 25
Par Mogou, archiviste d’Acménia
Objet de la session : Rapport du groupe de reconnaissance mené par Mystik, parti à la recherche des
orques.
Pièces introductives :
1 : Article de l’Echo semaine 23
Semaine 23
Lancement d'une mission de reconnaissance : par Rur, race, Capitaine de la Garde
Le Gouverneur souhaite organiser une mission de reconnaissance vers le sud. Quelques orcs auraient en effet
été aperçu non loin d'Acmenia, aussi importe-t-il d'évaluer la situation et, si possible, d'éradiquer la
menace orque.
Cette mission sera commandée par le moine Mystik, et comportera en outre 7 valeureux acméniens. Elle sera
lancée en fin de semaine prochaine. Les candidats sont invités à se faire connaître au Bureau des Missions.
Ils seront choisis en fonction de leur motivation, leurs qualités d'observation et de discrétion (compétence
Ranger, perception, dextérité).
2 : Constitution du groupe de reconnaissance
Chef : Frère Mystik, elfe Moynoir de S’Guöl
Cyol Falcon, elfe troubadour de la cité
Djay, farfadet policier
Ezral, elfe aubergiste
Kervoll, acmène
Sihaya, Farfadette tavernière
Valwyn, elfe troubadour
Xanthor, acmène
3 : Membres du conseil :
Présidé par Tor, gouverneur d’Acménia
Shaïta, Première conseillère
Rur, conseiller militaire
Aodhanig, conseiller Economique
Malvoört, conseiller stratégique
Le conseiller aux affaires sociales faisant partie du groupe de reconnaissance, il ne siège pas durant cette
session.
Ouverture de la session
A peine rentrés en ville, les 8 voyageurs sont escortés par Rur au palais. Là, on les amène dans la salle du
conseil, face à Tor et au conseil. Dans un coin je note ce qui se dit dans cette réunion pour les archives de
la ville.
Cyol Falcon s'impose en porte parole malgré la volonté (pas tellement appuyée, comme on a pu le voir…) de
Mystik de le faire... Il regarde chacun des membres du conseil puis commence :
« Et bien Mesdames, Messieurs, je vais tenter d’être bref…
Notre premier point de rendez vous fut la Place du Marché, là le Capitaine Rur nous rappela brièvement le but
de notre mission, à savoir :
"Recherchez le groupe d'orques, puis venez nous rendre compte au plus tôt ".
Puis, nous allâmes sur la place du porche pour récupérer nos montures et partir sous les regards parfois
inquiets, d’autres fois envieux, de nos compatriotes et amis. Après les au-revoirs, les discours et autres
prières nous quittâmes la ville.
A ce moment nous n’étions que 7, Aodhanig qui était sélectionné devant finalement rester pour régler une
affaire interne à l’Université Invisible. Il fut convenu que Dame Sihaya, le remplaçant, nous rejoindrait
plus tard.
Alors que nous cheminions sur la route, Frère Mystik nous rappela les faits. »
Cyol Falcon se recule et fait signe à Mystik de répéter son discours au conseil.
« Mes Amis konnaissaient notre but, mais peut être pas pourkoi cette expédition fut montée. Laissez moi vous
faire un petit rappel des faits... Alors ke j'avais décidé de mettre un terme à mon exil, je repris le chemin
d'Akménia, m'orientant grâce au soleil, je pris donk la route du Nord. Alors ke je traversais une forêt ki ne
se distinguait à priori pas des autres, j'entendis un bruit suspekt. L'instinkt prédominant sur la réflexion,
je m'empressais de me kacher dans la végétation. Je vis alors passer devant moi une troupe d'une vingtaine
d'orks, la plupart mieux armés k'à Kazadin, kar au lieu de bâtons ou de fourches, ils débroussaillaient la
végétation à grands koups d'épée... »
Mystik se rassoit et Cyol ravance pour continuer le rapport.
« A ce moment nous nous résolûmes de visiter en premier lieu le Bois des Araignées, le plus proche d’Acménia.
A ce niveau, je dois avouer avoir été surpris que nous n’ayons rien trouvé, car lors de la visite de la Plage
de la Perle avec l’UMA nous étions tombé sur un orque, enfin, passons…
Nous profitâmes de notre petite heure de voyage pour finir les présentations, faire l’inventaire et répartir
au mieux nos fournitures et définir un ordre de marche.
A ce niveau, la cité étant toujours en vue, nous étions encore confiants, j’exhibais plusieurs petits dessins
pouvant agrémenter notre voyage
La fouille de la forêt des araignées fut vaine, après consultation nous partîmes vers la forêt de Mirkwood.
En effet, si il y a un endroit où des troupes orques peuvent se cacher c’est bien dans les bois, dans la
grande plaine herbeuse que nous traversâmes pour nous y rendre, on les aurait aperçus une bonne heure avant
d’être sur eux.
Tout en marchant pendant une bonne semaine sous le soleil automnal nous discutions, les sujets de
conversations furent nombreux et variés, mais ils tournèrent principalement sur le but de nos recherches :
les Orques.
Afin de répondre à une question, je contais l’origine de ce peuple tant détesté, si cela vous intéresse
aussi, je vous conseille d’aller lire le Premier Tome de la Grande Histoire des Elfes à la bibliothèque
d’Acménia. Car à vrai dire, ce qui nous intéressait le plus était de savoir si la négociation était
envisageable en cas de rencontre. Cette discussion n’aboutit sur aucune conclusion probante, mais la suite
des événements allait nous donner une réponse pour les jours qui vont suivre… Mais je m’emballe et je met la
charrue devant les bœufs (VF ;-) )…
Pour combler les veillées et illustrer cette discussion, je contais la Fin de Bedwïr le Borgne, cette histoire
parlant de la dernière incursion orque dans la région de Sélénaé (aussi à la bibliothèque de Malvoört ou
alors dans les rayons de la mienne).
Enfin, nous arrivâmes dans Mirkwood.
Je dois avouer, et je suis sûr que nul ne me contredira, que cette forêt est bien sympathique, je comprend
pourquoi,… pourquoi cet endroit… pou… »
Là Cyol semble pris d’une extinction de voix, un coup d’œil aux autres compagnons montre que la peine est
peinte sur leur visage. Cyol tente de se reprendre mais n’y parviens guère. Après un silence commençant à
être gênant, le gouverneur Tor essaye de relancer le troubadour en demandant « oui ? »
Le troubadour ne parvient toujours pas à se reprendre, son visage est livide et des larmes retenues font
rougir ses yeux, yeux qu’il ferme bien vite. Mystik lui semble avoir complètement disparu dans sa capuche.
Dame Ezral garde son visage grave, mais son regard est perdu dans le vide. Kervoll a un regard dur et est
complètement raidi. Xanth et Valwyn regardent le sol, Djay fixe un mur sans le voir. Dame Sihaya, elle,
laisse couler une larme mais arrive à dire :
« C’est dans cette forêt que mes compagnons ont trouvé un corps à moitié décomposé qu’ils ont identifié
comme étant… Nathanaël… »
Cyol déglutit péniblement puis lâche :
« Il a toujours voulu entrer en communion totale avec la nature, c’est …aujourd’hui… chose faite… »
Après avoir inspiré un grand coup, Cyol reprend son récit :
« C’est plein d’amertume que nous l’enterrâmes avec ses possessions sous un saule pleureur et que nous
chantâmes son chant mortuaire comme le veut la coutume des Elfes Sylvains dont il faisait partie en tant
que coureur des bois. »
Là Djay s’avance et complète :
« Il n’y avait aucune blessure apparente, on aurait dit qu’il s’était endormis serein pour ne plus se
réveiller, juste comme ça… »
Cyol acquiesce et reprends :
« Du reste de nos recherches, nous restâmes bredouilles, Nous refîmes nos provisions en ces Lieux où tout
semblait sorti d’une corne d’abondance, puis nous nous dirigeâmes vers la Forêt des Ombres, là où Frère
Mystik avait vu les orques.
Comme je vous l’ai dit, une fois sur les plaines on voit loin ; avertie par son aigle, Dame Ezral repèra
un point vers le nord. Les armes jaillissent des fourreaux et les regards se font durs alors que nous
remontons vers ce point. Kervoll fut le premier à identifier un garespas monté par un cavalier et Valwyn
fut celui qui nous dit que c’était Dame Sihaya. Elle nous avait enfin rattrapés, nous étions au complet et
continuâmes notre route vers la Forêt des Ombres »
Un petit hoquet de surprise interrompt l’orateur, les regards se tournent vers Dame Sihaya, qui a les yeux
plein de reconnaissance. Avant que le reste de l’assemblée puisse dire quelque chose, Cyol reprend son
rapport.
« Arrivés dans la forêt nous installâmes un campement. Les provisions étaient chiches, mais il suffit de
pas grand chose pour faire de bonnes crêpes ! Des recherches, toujours rien, mais nous n’étions pas encore
à la croix rouge marquant l’emplacement de la rencontre de Frère Mystik et des orques. Mais y arriver ne
donna rien de plus. Alors nous eûmes 3 solutions : Vers l’est et s’enfoncer plus encore dans cette forêt
de conifères, vers le nord et Acmènia ou encore vers le sud et son désert.
Le sud fut choisi et nous marchâmes dans le désert remerciant Dame Ezral d’avoir mis en vente ses paniers
de survie sans lesquels nous aurions tous finis à l’état de squelettes blanchis et polis par le sable charrié
par le vent…
Epreuve qui rappela à certains d’entre nous la mission du Mont des Morts. D’ailleurs grâce à notre petite
expérience de survie en ce milieu hostile qu’est le désert nous n’eûmes pas trop de problèmes. A trois jours
de marche de la lisière de la forêt des Ombres s’élevait une barrière rocheuse.
Et là se trouvait le but de notre quête. Dame Ezral, à l’oreille aussi fine que l’œil perçant entendit un
bruit non loin de nous, de l’autre coté de la barrière. Nous nous séparâmes, Djay et Dame Sihaya sur leurs
garespas en avant garde, suivaient Xanthor, Valwyn, Dame Ezral et Mystik. J’étais resté avec Kervoll pour
garder les chevaux qui se seraient cassé une patte sur le sol traître de cette barrière. »
A ce moment Cyol fait signe à Djay de parler.
« Au bout d’un moment nous laissâmes nos garespas et rampâmes vers la source du bruit… S’Guöl tout Puissant !
lachais-je en un souffle. Car ce qui s’étendait devant nos yeux méritait bien cette exclamation… Je n’ai pas
eu le temps de les compter, mais ils, des orques !, étaient des centaines ; de deux à trois cents je
pense !
Il semblait y avoir 4 chefs de tribus, ces immenses orques qui ont su s’imposer de part leur brutalité et
leur force. Mais le pire de tout, c’est quand j’eu l’impression de reconnaître l’un d’eux. J’y regardais de
plus prés puis me tournant vers ma partenaire, je vis qu’elle fixait la même silhouette que moi. Nous nous
regardâmes l’air inquiet, l’affaire était plus grave que nous le pensions…
Celui qui retenait notre regard était plus grand et possédait une prestance, une sorte de noblesse que nul
orque ne pourra jamais acquérir… Celui-ci avait des traits que je connaissais, que vous auriez vous aussi
reconnus, les traits d’un ancien d’ici, d’un réprouvé par notre justice et d’un banni, oui, je veux parler
de Massimas. »
Puis Djay se rassoit, Cyol attend que le conseil digère cette nouvelle et enchaîne.
« Mystik ayant été longtemps absent d’Acménia pensa pouvoir raisonner son ancien compatriote mais nous le
dissuadâmes de faire ça. Massimas avait bien changé depuis le temps, aucun de ceux qui étaient là n’avait
oublié les promesses de vengeance qu’il fit alors que se refermaient derrière lui les portes de la cité…
Il fut décidé un retour rapide vers la forêt des Ombres. Pour ma part, une nuit je fis un cauchemar,
Noire, fumée noire,
Qui, l’horizon, me barre.
Âcre, fumée âcre,
Qui me rend patraque.
Noire, fumée noire,
Je perds tout espoir.
Âcre, fumée âcre,
Symbole d’un massacre.
Noire, fumée noire,
Là disparaît la gloire.
Âcre, fumée âcre,
Encens d’un Anté-Sacre
Noire, fumée noire,
Ô ! Horrible cauchemar…
Le cœur glacé d’effroi, je voulais à tous prix foncer à bride abattue vers l’est, vers ma famille et mon
clan. Ezral, Sih et Kervoll se disputèrent pour m’accompagner. Mais la raison se fit entendre par la bouche
de Mystik, « Huit au départ, Huit au retour… »
Et je dois avouer que c’est la Mort dans l’âme que je remontais vers le nord avec mes amis. Ainsi finit
notre rapport. »
Cyol se rassoit, les conseillers se regardent l’air grave et inquiet, puis Rur prend la parole :
« Combien de temps mettront ils pour arriver ici à votre avis ? »
Mystik calcule :
« Il nous a fallu deux bonnes semaines pour remonter à Acménia depuis la lisière de la forêt des Ombres.
Mais nous pouvions nous partager nos montures. Les orques vont avancer beaucoup plus lentement car ils
sont à pieds et en groupe. Ils mettront, je suppose, 5-6 semaines, moins les 2 qu’il nous a fallu pour
remonter ici, ça nous laisse 3-4 semaines de répit… Mais ce n’est qu’une estimation… »
A son tour Malvoört s’inquiète de leur armement, là c’est Dame Sihaya qui lui répond :
« Pour la plupart des bouts de bois noueux, quelques épées rouillées, des armures de bric et de broc… »
Puis Tor se lève à son tour et libère les explorateurs, ceux-ci ont décidé d’aller se rafraîchir chez dame
Sihaya et vu que c’est elle qui va offrir une tournée, je les suis car après tout, un sou est un sou,
héhéhé. »