Un fait d'armes


Le matin de notre départ était particulièrement agité... mais la brouillard qui m'enveloppait était m'empêchait de bien saisir l'origine de cette agitation : j'avais abusé de la gnole a mémé la veille, et je pensais m'en sortir avec un simple mal de crane. J'étais bien loin de la réalité, et je suis heureux de pouvoir vous la raconter, même si les premiers évènements sont complètement sortis de ma mémoire. A vrai dire, je me rappelle juste avoir entendu mon ami Mystik me disant que le "moment" était arrivé, que nous devions y aller avant qu'il ne soit trop tard, mais mon mal de tête déformait la réalité, et je n'arrivais pas à me concentrer. Ensuite, j'ai le vague souvenir d'avoir quitté la maison pour marcher quelques temps sous un soleil qui m'empêchait littéralement d'ouvrir les yeux, puis il y eut une obscurité bienfaitrice... des paroles qui résonnaient sur des parois, à moins que ça n'aie été dans ma tête... une lumière bleue pas trop dérangeante et enfin Deimos et Mystik me poussant vers cette lumière ! J'ai alors ressentis une sensation étrange, comme une chute... et puis un choc et alors la lumière a changé, mon mal de crane disparaissait petit à petit, et je pus enfin ouvrir un œil pour voir que nous n'étions plus a Acménia, mais près d'un champs de bataille dont nous entendions même les échos. Mystik m'expliqua alors que je n'avais pas fait que boire, la veille, mais que je m'étais inscrit dans la mission de Rescousse aux nains. Après un bref moment de panique, je vis que nous étions nombreux, dont mes frères Mystik, Deimos et Lamaiil de la Sekte et que quitte à avoir joué au fanfaron pour un verre de trop, autant en profiter pour casser les légions adverses.

Cependant, un problème se posait : Les échos du combat venaient du nord-ouest, mais un brouillard nous empêchait de distinguer la position exacte des forces alliées et ennemies. Nous décidâmes de former trois groupes : le groupe Nord ayant pour mission de s'enfoncer dans un terrain sablonneux et difficile, le groupe Nord-Ouest devant former le gros de la troupe irait directement au centre, où les combats semblaient avoir lieu, tandis que le groupe Ouest se lancerait en reconnaissance sur l'aile gauche. Le groupe Nord n'exista pas, du moins sous sa forme de groupe, car seul Aelorun parti vaillamment vers les sables. Kosh mis à jour ses qualités de leader et se proposa pour prendre la tête du groupe Nord-Ouest, le plus dangereux. Il fut suivit par quelques guerriers intrépides, dont notre troubadour du moment, Cyol Falcon, déjà en train de composer sa chanson qui sera, j'en suis sur, célèbre sous peu ; dans cette perspective, il se hissa dans un arbre, d'où il put alors nous informer quelque peu sur les environs. Quant au groupe Ouest, dont je fis parti, il était composé de Masimas et Nathan, Zentak et Deimos, Mystik et moi. Le premier bilan que nous avons fait était clair : la plupart d'entre nous était resté près de la où le portail les avait menés, et le seul groupe coordonné fut, a ma grande fierté, le notre. Mais le découragement ne nous gagna pas, nous savions que nous étions la pour les nains, et nous avions un travail à faire, celui-ci serait fait...

C'est alors que retentit un hennissement de cheval vers l'Est ! Remis de notre surprise, nous ne pouvions supposer que le cheval était orc : il y a une incompatibilité d'humeur entre ces deux espèces aussi évidente qu'entre un Leto sauvage et un Garespa. Ce cheval ne pouvait non plus être sauvage, sinon il aurait fuit depuis longtemps le lieu de combat. Zedalin, notre guide nain, nous affirma, quant à lui, qu'il n'y avait pas de chevaux à Kazadin. Ce ne pouvait donc qu'être une force étrangère, et sans doute alliée, puisque utilisant des chevaux. Un éclair de haine illumina le visage de Masimas et tout le monde pensa alors à la présence des Humains, les anciens habitants de notre cité, autrefois nommée Cybervine. Le débat commença, avant même de les avoir rencontrés, entre s'allier aux étrangers qui étaient sans doute Humains, et se battre de son côté et partir sans se saluer, en gardant en souvenir, les traitements qu'ils nous avaient fait subir autrefois...

A ce moment nous apparurent les orcs, en même temps que les forces de Taorn, le brouillard s'étant brusquement dissipé. Devant leur nombre, même Masimas accepta l'aide de nos alliés, qui nous fut plus qu'utile, du fait de leurs montures et de leurs archers principalement, mais de leur courage également. Nous entendîmes alors une première version de" La Ballade de l'aide aux Nains", et c'est le cœur léger que nous avons fondu sur l'ennemi. Pendant que les combats faisaient rage au centre, principalement entre les nains survivants et les orcs submergés, Aakhlam et Tengu faisaient des ravages, Mystik et moi-même nous allions aux Taorniens pour démonter notre premier orc chacun, et lorsque beaucoup faisaient de même, Xent reçu un coup mortel. Zentak, proche, semblait paralysé... et j'aimerais bien savoir ce qui l'a empêché d'aider notre compagnon d'arme, car Le taornien Noril seul, ne pu le sauver. En même temps, des combats eurent lieu a l'Ouest entre une poche d'archers orcs et les troupes des humains et hobbits les moins expérimentées : ce fut l'hécatombe pour nos alliés, mais les chevaliers humains arrivèrent et les orcs de ce côté furent écrasés en moins de temps qu'il n'en faut à Thuwe pour vider une pinte de Gnole à Mémé.

Une autre tragédie eut lieu sur le flan Nord-Ouest : Le portail se rouvrit, et certains Acméniens arrivèrent sous le nez de troupes orcs fraîches... et notamment du Shaman orc : celui-ci entreprit une lente mais courte mélopée, et lorsqu'il tendit son Bâton Torsadé vers nos concitoyens, ceux-ci périrent d'un seul coup sous la puissance d'une boule de feu magique. Certains orcs malheureux qui se trouvaient trop près de l'impact furent eux aussi volatilisés. Ce Shaman devint alors, dans tous les esprits, l'ennemi principal dans ce combat. Mais il ne fut pas le seul à faire trembler, car alors apparu un orc des plus impressionnants : j'étais loin de lui, mais je pense qu'il faisait au moins trois mètres, et après avoir lancé un rocher à la face de Aakhlam et Tengu, il s'est battu avec un tronc d'arbre, comme un acmène brandit une hache. Tengu et Aakhlam furent tous deux blessés, et ils durent s'éloigner du monstre pour que Nathan, aidé par les deux Taorniens Belgie Bapar et Thergal, puisse le faire passer de vie à trépas. Survint alors une inconnue à cheval. (au sujet de laquelle je préfère pour le moment ne pas trop m'avancer). Elle était mieux armée que quiconque sur le champs de bataille, et elle s'approcha du Shaman orc, lui subtilisa son bâton après une brève discussion, et s'enfuit après avoir utilisé le Bâton Torsadé contre son maître précédant, nous soufflant ainsi le trophée qui aurait pu nous ouvrir la voie de la magie, encore cruellement absente Acménia. Ayant perdu leurs champions, les orcs restants s'enfuirent dans un désordre pitoyable.

Nous avons alors offert une sépulture décente à nos morts et nous avons pénétré dans l'enceinte sacrée de Kazadin, que nous venions de protéger de l'invasion orc. La plupart d'entre nous était encore sous le coup de ses premiers faits d'armes, et c'est avec un grand honneur et beaucoup d'humilité que nous avons reçu chacun en récompense le fameux bouclier nain que je porte aujourd'hui. Celui-ci est le symbole de mon amitié pour le peuple nain, et j'espère, sera un signe d'union entre nos alliés de Taorn et nous autres habitants d'Acménia.




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