Le Glas Du Pays

de Hokern


Au coeur de cette triste nuit,
Tamisée par la lunaire pâleur,
Tous les habitants sont au lit,
Les rares debouts parlent avec langueur...

Qui peut croire, que dans cette douce obscurité,
Nos vies, nos peuples, un royaume étaient menacés.
Car des gens perfides, d'une race inconnue, aux portes,
Attendent de finir de grouper leur cohortes.

Celles-ci armées pour détruire,
Auront des feux de guerre pour se réjouir,
Prendront aux personnes leur vie,
Car, par des ruines leur combat se finit.

Je vois déjà des gens qui courent, pleurent, fuient et crient;
A genou, vivre avec leur famille, ils supplient...
L'envahisseur sans pitié use de tous les pêchés :
Il brûle, vole, viole, tue sans jamais être contenté.

Et je vois tomber mes amis,
Ceux qui voulaient me protéger,
Par l'ennemi impie, tués;
Alors que brûle mon pays!

Du plus bel arbre, sur lquel je suis perché,
Moi le conteur de la cité, vous narre sa fin.
Poussières, fumées, cadavres, rien ne resterait,
Est-ce là la prophétie d'Ehok, notre destin?

Mais le ciel fit un signe, la lune rougit.
Honteuse, elle éclaire les elfes du pays,
Pour que ceux-ci arrivent à y échapper
Et que Dermorkwen puisse ressuciter...

Notre roi bataille vaillament, mais cependant
Tout autour de lui, les combattants elfes tombent.
A côté, sa femme, courageuse archère combat.
Nul ne pense, en cet instant, à leur jeune enfant,
Que notre conseiller, Nhrobic, emmena au loin...
Et quand nos aimés souverains, tous deux, succombent,
La prophétie accomplie, causée par le roi
Et sa reine, scelle pour la vie du fils, son chemin.

Enfin, les derniers guerriers se font trucider,
Et les barbares se tournent alors vers mon refuge...
Alors qu'ils mettent le feu à mon arbre, j'ai peur et
Je cache cet écrit aux yeux des lâches et je prie
Qu'un jour notre doux royaume soit aussi beau qu'aujourd'hui,
Avant cette attaque réussie grâce à un substerfuge,
D'humains et d'orcs cruels et sadiques qui n'ont heureusement pas vu
L'héritier et les rescapés partir en des lieux inconnus.




Ce poème m'a été remis en Acmenia, il y a un bout de temps, voilà comment cela se passa :

C'était un soir bien arrosé à la taverne... Alors que je narrais le "bon vieux temps" avec Nan, un vieil elfe que je ne connaissais pas m'a demandé de quel lieu je parlais. Quand j'ai prononcé le mot Dermorkwen, son visage s'éclaira alors: "Il m'avait bien semblé reconnaître nos terres natales." Il nous conta ce poème qui nous subjugâmes ainsi que ceux qui écoutaient dans la taverne. Le lendemain, alors que les brumes alcooliques se déchiraient douloureusement dans mon cerveau, j'essaya de me souvenir de ses mots. Impossible de me remémorer de son poème! Quel fut mon désarroi! Je retourna à la taverne avec Nan... Là, Sihaya etait derrière son comptoir et nous sourit quand nous passames la porte: "Alors mes amis, pas trop mal au crâne ? Votre compagnon d'hier a laissé ça pour vous." Elle tendit le parchemin que je garde désormais toujours avec moi. Il avait du comprendre que je ne m'en souviendrais pas...

Maintenant, plus je pense à cette histoire plus je pense que ce vieil elfe ne peut-être que Nhrobic, le conseiller du royaume qui m'escorta jusqu'à ce que je rencontre Nan en fuite aussi et que nous laissâmes pour mort après une embuscade...

King Clodo


Alizarin et Dermorkwen